Le poids de l'information constituait, durant la Révolution, une "arme plus forte que tout l'arsenal militaire français", a estimé mardi à Sétif, Lamine Bechichi, ancien ministre de l'information, au cours d'un colloque sur le rôle de l'information durant la guerre de libération nationale. M. Bechichi, rappelant que Larbi Ben M'hidi et Abdelhafid Boussouf, alors responsables des transmissions, étaient derrière l'idée de créer une radio algérienne, a ajouté que "la voix de l'Algérie réelle" était la radio secrète émettant depuis le 16 décembre 1956 à partir d'un camion mobile à l'Est du Maroc, sur un rayon de 70 km. Evoquant des "Moudjahidines des ondes", l'ancien ministre de l'information, qui animait une conférence à la maison de la culture de Sétif, a cité, entre autres, Aïssa Messaoudi, Abdelmadjid Meziane, et Belaïd Abdeslam qui "œuvraient à sensibiliser l'opinion publique nationale et internationale et à rapprocher le peuple algérien de sa révolution à travers des programmes et des émissions diffusés en arabe, en français et en tamazight". Le conférencier a également évoqué les radios arabes "qui avaient ouvert leurs ondes", par la suite, à la voix de l'Algérie pour "défendre les nobles idéaux du 1er Novembre 1954 et démasquer la propagande coloniale". Le colloque sur le rôle de l'information durant la guerre de libération nationale, organisé en célébration du 50e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale sur la radio et la télévision, a été symboliquement ouvert par le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, qui effectue une visite de travail dans la wilaya de Sétif. Un hommage a été rendu à l'ouverture de cette manifestation à Lamine Bechichi et Zouheir Ihaddadene, auteur et chercheur en Histoire, ainsi qu'à plusieurs Moudjahidines de la région de Sétif. Le programme prévoit également la projection, à la maison de la culture Houari-Boumediene, du film "Mostefa Benboulaïd, le lion de l'Algérie" du réalisateur Ahmed Rachedi.