L'orchestre symphonique "Algérie-France" a donné mercredi soir au Palais de la culture Moufdi Zakaria (Alger) un concert musical sous la direction du maestro algérien Amine Kouider, artiste de l'Unesco pour la paix, pour célébrer l'amitié entre les deux pays à l'occasion du 58e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne. Organisé également dans le cadre des célébrations du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, le concert "Amitié Algérie-France" a réuni une cinquantaine de musiciens algériens et français qui ont interprété des arrangements symphoniques de musique algérienne ainsi que des morceaux classiques du patrimoine musical français. Ce voyage musical entre deux cultures s'est ouvert par une série de chants patriotiques célébrant la lutte du peuple algérien pour son indépendance tels que "Min Djibalina" ou "Ya Chahid el Watan", arrangés symphoniquement par le chef d'orchestre et le compositeur algérien Smail Benhouhou. Ce fut ensuite à la mezzo-soprano Sarah Laulan d'entrer en scène pour interpréter avec brio le célèbre opéra tragique en quatre actes de Claude Bizet, "Carmen", évoquant le destin d'une bohémienne et inspiré de la nouvelle éponyme de l'auteur français Claude Mérimée. Toujours sur des sonorités espagnoles, l'orchestre a entamé le "Boléro" de Maurice Ravel, une musique de ballet entraînante, conclue par une montée en crescendo, exécutée avec justesse par l'orchestre et qui a trouvé un écho très favorable du public, debout à la fin du morceau pour applaudir les musiciens et leur chef. Le ton plus calme de "La petite suite" ce Claude Debussy a plongé la salle dans une atmosphère de rêverie sous le charme des instruments à vents tels que le hautbois et la clarinette. L'entrée de Noureddine El Hadi au mandole a marqué la dernière étape du concert, un panorama de la musique algérienne populaire revisité par l'orchestre avec des morceaux comme "Ya Rayeh" du regretté Dahmane El Harrachi ou encore le célèbre "Goumari". Le morceau "Ya Ezzina" de Raina Rai a clôturé le spectacle dans une ambiance festive marquée par les youyous et les applaudissements du public, visiblement ravi de la soirée. Amine Kouider et son orchestre rejoueront pour la grand public le même programme jeudi 1er novembre. Créé à Paris le 4 octobre 2011, l'orchestre symphonique "Algérie-France" se décline comme une association culturelle qui se donne pour principales missions de réunir des artistes professionnels algériens et français, de nationalité ou d'origine, pour réaliser des concerts et des manifestations culturelles tant en Algérie qu'en France. La première musicale de l'orchestre avait été donnée le 19 mars dernier à Paris dans la mythique salle Gaveau à l'occasion du cinquantième anniversaire des Accords d'Evian et de la proclamation du cessez-le-feu en Algérie.