Les participants à la session spéciale élargie de la task-force de la Coordination européenne de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) ont réitéré leur appel, jeudi à Alger, à élargir les mandats de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la protection des droits de l'homme dans les territoires occupés. Intervenant à l'occasion de la session de l'EUCOCO, présidée par M.Pierre Galand, le ministre sahraoui représentant du front Polisario en Europe, M. Mohamed Sidati, a indiqué que la Minurso reste" handicapée et boiteuse tant que la question de la protection des droits de l'homme ne figure pas dans ses mandats". Il a ainsi appelé à la libération des prisonniers politiques et à l'ouverture des territoires occupés aux magistrats et Organisations internationales, déplorant que l'occupant marocain agit " à huis clos". De son côté, Mme Dariatou Gave (Mauritanie), en sa qualité d'observateur de l'Union africaine et de l'association" Jeunesse pour la paix" a appelé à " dénoncer les graves atteintes de l'occupant marocain aux droits de l'homme". Affirmant qu'elle s'exprime au nom de la jeunesse africaine, Mme Gave a appelé tous les jeunes du continent à se joindre à son action et exprimer leur solidarité au peuple sahraoui qui subit, a-t-elle dit," quotidiennement les atrocités de la répression marocaine". Pour sa part, le président de la fédération des institutions d'Espagne solidaire avec le peuple sahraoui (FEDISSAH), M. Rodriguez Carmelo, a salué les militants sahraouis des droits de l'homme pour leur "courage et détermination", les exhortant ainsi à " poursuivre leur lutte". " Pour notre part, nous continuerons à envoyer des juristes et des organisations aux territoires occupés afin de dénoncer les atteintes de l'occupant marocain aux droits de l'homme", a-t-il dit, affirmant que sa fédération continuera de " coordonner ses actions avec les associations françaises". La présidente de l'association des amis de la RASD de France, Mme Régine Villemont, a abondé dans le même sens, affirmant que " la seule solution réside dans l'indépendance du Sahara occidental". Elle s'est félicitée de la " fermeté" affichée par l'ONU depuis le mois d'avril dernier, annonçant en outre que les associations françaises vont se rassembler prochainement pour " peser sur la position officielle du gouvernement français de sorte à intégrer la question des droits de l'homme dans le mandat de la Minurso". De son côté, président du Conseil de la société civile du Nigeria, M. Arémo Abia, a rappelé que son pays a reconnu le Front Polisario en 1984 comme étant le seul représentant du peuple sahraoui, lançant à cette occasion un appel au Maroc " de quitter les territoires sahraouis". Il a estimé aussi que les Nations unies et l'Union africaine doivent "assumer leurs responsabilité en médiatisant et en internationalisant les atteintes aux droits de l'homme et les crimes contre l'humanité commis par l'occupant marocain". Des militants sahraouis des droits de l'homme ont également apporté leurs témoignages sur les brutalités que subissent leurs concitoyens, évoquant entre autres cette mère qui était partie chercher la dépouille de son fils assassiné, sans jamais revenir, elle aussi, à la maison. Ils ont également évoqué les " graves atteintes aux droits humains" dont souffrent les Sahraouis, affirmant que cela n'altérera pas leur lutte pour l'indépendance du Sahara occidental. Les participants à cette session ont également qualifié la "réintégration" de Christoher Ross, l'Envoyé du SG de l'ONU, dans sa mission comme un "autre affront pour le Maroc".