L'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Organisation des Nations-Unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, se rendra samedi à Tifariti, dans les territoires libérés de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), avant de se rendre dans les camps de réfugiés sahraouis pour une visite de 4 jours, a indiqué le coordinateur sahraoui de la MINURSO, Mhamed Khaddad. Durant cette visite, quatrième du genre dans la région, M. Ross se réunira avec les responsables du gouvernement sahraoui et des représentants de la société civile. "Notre position est conforme à celle de la communauté internationale, qui reconnaît le droit du peuple sahraoui à décider à travers un référendum d'autodétermination", a déclaré M. Khaddad, cité par l'agence de presse sahraouie, (SPS). M. Ross s'était rendu mercredi à El Ayoun occupée (Sahara occidental) dans le cadre de sa tournée en Afrique du Nord et en Europe qui se prolongera jusqu'au 15 novembre prochain, entamée samedi dernier au Maroc. Il s'agit de sa première visite au Sahara occidental depuis sa nomination en janvier 2009 en qualité d'Envoyé personnel de Ban Ki Moon. Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, avait appelé, la veille de la visite de M. Ross, le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, à intervenir pour protéger les civils sahraouis contre "le déploiement des autorités d'occupation marocaines des grands nombres de policiers et militaires". "Nous demandons votre intervention urgente afin d'éviter tout acte brutal contre les civils sahraouis pacifiques dans leur territoire, sous la responsabilité directe de l'ONU", avait écrit M. Abdelaziz, cité par SPS. "Ce déploiement des forces de sécurité a pour objectif d'empêcher toute éventuelle manifestation pacifique de civils sahraouis durant cette visite pour réclamer le droit légitime du peuple sahraoui à la liberté et à l'indépendance", avait-t-il ajouté. A Rabat , M. Ross avait eu une série d'entretiens notamment avec le roi du Maroc, Mohammed VI, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd Dine El Otmani et le ministre de l'Intérieur, Mohand Laenser. Il s'était également entretenu avec le président de la Chambre des représentants, Karim Ghellab, des dirigeants de partis politiques gouvernementaux ainsi qu'avec des membres de la société civile et de partis d'opposition. A l'issue de sa rencontre avec le souverain marocain, il avait déclaré que sa visite s'inscrivait dans la " continuité" de la mission que lui a confié le secrétaire général des Nations Unies il y a trois ans. Il avait ajouté qu'il était venu dans la région pour "faire le point sur les cinq dernières années de négociations directes, de recueillir des idées sur les meilleures façons de réaliser un progrès réel dans le processus de négociation et examiner l'impact des récents développements du dossier du Sahara occidental". M. Ross devait se rendre dans la région à la mi-mai dernier avant que le gouvernement marocain ne décide, unilatéralement, de lui retirer sa confiance, et ce, quelques semaines après la publication d'un rapport de l'ONU critiquant les autorités marocaines. Dans ce rapport adressé en avril dernier au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon avait dénoncé les obstacles posés par le Maroc à la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO), citant les "entraves" qui empêchent cette dernière d'accomplir pleinement sa mission et de s'acquitter de son mandat de "manière crédible" dans les territoires sahraouis occupés. "La MINURSO n'est pas dans la capacité d'exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d'observation, et ne dispose pas de toute l'autorité lui permettant d'empêcher l'érosion de son rôle", avait affirmé Ban Ki-moon. Suite à la décision marocaine de retirer unilatéralement sa confiance à M. Ross, le secrétaire général de l'ONU avait à plusieurs reprises réitéré son soutien, sa confiance et son total appui à son Envoyé personnel au Sahara occidental.