Le premier timbre-poste de l'Algérie indépendante émis le 1er novembre 1962 à l'occasion du 8e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération marque le début d'une nouvelle ère de l'histoire de l'Algérie, celle du recouvrement de la souveraineté nationale. Le premier timbre de l'Algérie indépendante représente le drapeau algérien flottant au vent, symbole de l'Algérie indépendante, avec sur les côtés la mention en langue arabe "République algérienne démocratique et populaire". Il montre clairement les frontières de l'Algérie et son appartenance au continent africain et à la culture arabo-musulmane. Le premier timbre-poste algérien qui se distingue par sa couleur verte est le symbole par excellence de la souveraineté nationale, a précisé à l'APS le directeur d'étude des projets de philatélie à Algérie Poste, Ahmed Yousfi. Ce timbre a été émis à l'initiative de jeunes appartenant au Front de libération nationale (FLN) qui ont lancé un appel pour la conception d'un timbre-poste à l'occasion du 1er novembre 1962, a indiqué M. Yousfi, précisant que parmi toutes les propositions faites, le choix s'était porté sur le dessin proposé par l'ami de la révolution algérienne G.A. Vallée qui travaillait à la Poste algérienne. Ce timbre a été émis le 1er novembre 1962 à 17h15. En l'espace de deux heures, 12.825 exemplaires avaient été vendus au niveau des bureaux de poste. Le premier timbre de l'Algérie indépendante est appelé "1+9" parce qu'à sa valeur faciale de 1F avait été ajoutée une surtaxe de 9F au profit des veuves de chouhada. De par sa conception, sa valeur, sa date et son lieu d'émission, ce timbre avait une signification particulière pour tous les Algériens qui y voyaient le symbole de la révolution algérienne et de ses hautes valeurs morales et de solidarité, a estimé le responsable. L'Administration algérienne a procédé à une deuxième émission à la même date. Il s'agissait de cinq timbres représentant les Gorges de Kherrata, Foum El-Guerza, la Grande mosquée de Tlemcen, les puits de pétrole de Hassi Messaoud et les anciennes postes de Médéa, avec sur les côtés la mention "République algérienne". Mais comme il n'était pas facile pour le jeune Etat algérien indépendant d'émettre ses propres timbres-poste avec la mention "République algérienne démocratique et populaire", l'administration algérienne était contrainte d'utiliser pendant cinq mois (5 juillet-31 octobre 1962) des timbres français représentant des sites et paysages d'Algérie, après avoir rayé la mention "République française" et apposé son propre cachet formé des initiales EA de l'Etat algérien. Il s'agissait de cinq timbres représentant les Gorges de Kherrata, Foum El-Guerza, la Grande mosquée de Tlemcen, les puits de pétrole de Hassi Messaoud et les anciennes portes de Médéa. Plusieurs timbres-poste ont depuis été émis, notamment celui émis le 13 octobre 1963 immortalisant la première Constitution de l'Algérie indépendante. Illustré par Ali Khodja, il montre le drapeau algérien avec en arrière-plan le parlement et une balance symbole de la justice. L'impression des timbres postaux et de la monnaie nationale au niveau de l'imprimerie de la Banque centrale d'Algérie Le premier timbre postal de l'Algérie indépendante a été imprimé au niveau d'une imprimerie située à Alger, a affirmé le chargé de la communication au ministère de la poste et des technologies de l'information et de la communication, Zoheir Meziane, soulignant que celle-ci a connu un arrêt de quatre années. La relance de l'impression des timbres sur le territoire national a eu lieu deux ans après l'installation de l'imprimerie de la Banque centrale d'Algérie, notamment à travers l'impression du dinar algérien le 24 septembre 1964, selon les archives disponibles au niveau des services d'Algérie poste. Le premier timbre-poste imprimé au niveau de l'imprimerie de la Banque centrale d'Algérie en 1966 commémorait le massacre de Dir Yacine en Palestine de 1948, qui a fait plusieurs victimes parmi les habitants de ce village palestinien. Les timbres postaux commémorent plusieurs figures nationales et oulémas Plusieurs timbres postaux, estimés à 1500 timbres émis depuis l'indépendance, sont à l'effigie de figures nationales dont celui consacré au fondateur de l'Etat algérien, l'Emir Abdelkader, émis en 1966, réalisé par le peintre algérien, Mohamed Racim, dans lequel il a exprimé l'appartenance de l'identité algérienne au patrimoine arabo-musulman. Les timbres émis après cette date ont été consacrés à d'autres figures historiques qui ont fait la fierté de l'Algérie à l'instar de Lala N'soumer, Cheikh El-Haddad et El-Mokrani, tandis que d'autres commémorent des intifadhas et des résistances à l'instar de la résistance des Zaatcha. D'autres sont à l'effigie de personnalités de l'Association des oulémas musulmans algériens dont Cheikh Abdelhamid Ibn Badis et El-Bachir El-Ibrahimi. Ils ont été également consacrés aux massacres du 8 mai, au déclenchement de la révolution nationale le 1er novembre 1954 et à la fête de l'indépendance le 5 juillet 1962, outre le congrès de la Soummam le 20 août 1956. Des figures marquantes de la lutte politique algérienne à l'instar du président du gouvernement provisoire, Ferhat Abbes et du président défunt Houari Boumediene ont été représentées dans certains timbres, outre un timbre émis en 1979 à l'occasion de l'élection du président défunt Chadli Bendjedid. D'autres ont évoqué plusieurs étapes politiques notamment le referendum sur la concorde civile du 16 septembre 1999 et un autre sur le referendum du 29 septembre 2005 sur la réconciliation nationale intitulé "de la concorde à la réconciliation nationale". Plusieurs timbres-postaux ont représenté des sites archéologiques et des activités culturelles, sportives et sectorielles, outre des émissions de timbres diplomatiques pour exprimer notre solidarité avec l'intifadha palestinienne et le peuple sahraoui. Algérie poste a procédé, à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance, à deux émissions de timbres réalisés par le peintre algérien Sid Ahmed Bentounes dont la première porte sur le cinquantième anniversaire de l'indépendance et la deuxième compte six timbres consacrés aux forces de l'Armée nationale populaire (ANP) (terrestres, navales et aériennes), les forces de défense aérienne du territoire, les forces de gendarmerie nationale et la garde républicaine, en vue de faire connaître les progrès réalisés par celles-ci.