Le syndicat des journalistes égyptiens a appelé dimanche à une grève générale pour "dénoncer le manque de liberté de la presse" dans la Constitution en cours d'élaboration. Les journalistes ont voté pour la grève à l'occasion d'une réunion d'urgence de leur syndicat, mais n'ont pas encore défini de date, ont indiqué des participants. Une commission constituante largement dominée par les islamistes est en train de rédiger la nouvelle loi fondamentale du pays, critiquée notamment parce que des versions provisoires du texte laissent craindre que les droits fondamentaux ne seront pas protégés. Au début de la réunion, des heurts avaient opposé des partisans et des opposants du président Mohamed Morsi. Le décret émis le 22 novembre par M. Morsi, qui place ses décisions au-dessus de la loi, a déclenché une levée de bouclier dans l'appareil judiciaire et parmi l'opposition, qui a mis de côté ses profondes divisions pour se mobiliser contre cette décision. Par ailleurs, les juges des tribunaux d'Alexandrie, deuxième ville d'Egypte, ont cessé le travail pour protester contre ce qu'ils considèrent comme "une attaque contre l'indépendance du pouvoir judiciaire". Les partisans du président devaient quand à eux manifester dimanche à l'appel des Frères musulmans dont est issu M. Morsi.