Des journaux égyptiens privés ont décidé jeudi de ne pas paraître mardi prochain pour protester contre le « manque de liberté » de la presse dans la Constitution en cours de vote, dans un contexte de crise déclenchée par un décret élargissant les pouvoirs du président. Les quotidiens al-Masry al-Yawm et al-Watan, les hebdomadaires al-Ousboue et al-Fajr ont décidé de ne pas paraître mardi, a indiqué Abdallah Sennaoui, membre d'un « comité de défense de la liberté d'expression et de pensée ». Selon lui, des chaînes de télévision privées ont décidé de prendre le relais et de ne pas diffuser de programme le mercredi en signe de protestation contre les « atteintes à la liberté ». Une commission constituante largement dominée par les islamistes a rédigé un projet de nouvelle Loi fondamentale, très critiquée notamment parce que des versions provisoires du texte laissent craindre que les droits fondamentaux ne seront pas protégés. Le vote du texte a commencé jeudi et en début de soirée la moitié des 234 articles avaient été adoptés. Le projet une fois voté sera transmis au président Mohamed Morsi, qui doit le soumettre à référendum sous deux semaines. Depuis l'arrivée de Mohamed Morsi à la présidence, de nombreux journalistes égyptiens accusent les islamistes de chercher à contrôler les médias. Le 25 novembre, le syndicat des journalistes égyptiens a appelé à une grève générale pour protester contre le manque de liberté de la presse dans la nouvelle Constitution. Ils n'ont pas fixé de date à ce leur mouvement.