Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a enjoint mardi les 190 pays présents à la conférence sur le climat à Doha "à faire preuve d'un fort engagement" afin de parvenir à un accord. Les ministres de l'Energie, de l'Environnement ou des Affaires étrangères ont entamé dans la journée une réunion de haut niveau dans le cadre de la 18e Conférence des Nations unies sur le changement climatique qui se tient dans la capitale qatarie, afin de finaliser les négociations lancées le 26 novembre et qui doivent s'achever vendredi prochain. "Le monde vit une crise climatique qui menace nos économies, notre sécurité et le bien-être de nos enfants et de ceux qui viendront après eux", a déclaré M. Ban Ki-Moon aux délégués et ministres présents à Doha. "Les signes du danger sont partout (...) cette année, nous avons vu Manhattan et Pékin sous l'eau", a-t-il indiqué. "L'anormal est devenu la nouvelle normalité", a-t-il poursuivi, appelant la communauté internationale à "agir". Selon Ban Ki-Moon, la conférence doit donner naissance à "une seconde période d'engagement du protocole de Kyoto", et doit montrer un "engagement fort vis à vis d'un cadre global, légalement contraignant, en 2015". Le protocole de Kyoto, signé en 1997 et entré en vigueur en 2005, est le seul outil juridique imposant des objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES), à l'origine du réchauffement climatique, à près d'une quarantaine de pays industrialisés, à l'exception des Etats-Unis qui ne l'ont jamais ratifié. Le secrétaire général de l'ONU a également appelé à "remplir" le nouvellement créé Fonds vert avec les 100 milliards de dollars par an promis d'ici 2020 par les pays riches. Lundi, une quarantaine d'ONG internationales avaient appelé, dans une lettre ouverte aux ministres les pays du Nord à "réparer" les dommages causés aux pays du Sud par le changement climatique, qui risque d'être "la plus grande injustice sociale de notre temps". La communauté internationale a prévu de se doter en 2015 d'un accord impliquant tous les pays pollueurs dont la Chine et les Etats-Unis, pour une entrée en vigueur en 2020.