L'Union africaine (UA) a appelé samedi au "dialogue" en Egypte sur le projet contesté du pouvoir d'organiser le 15 décembre un référendum sur une révision constitutionnelle. La présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini Zuma, "souligne l'impératif qu'il y a pour toutes les parties prenantes à ouvrir un dialogue et à travailler en vue d'un processus consensuel d'élaboration d'une Constitution", dans un communiqué publié depuis Addis Abeba, siège de l'UA. Une telle approche est indispensable "pour surmonter les difficultés actuelles et être à la hauteur de l'espoir suscité par la révolution de 2011" dans le pays, poursuit le communiqué. "L'UA est prête à aider un tel processus de quelque manière qui sera jugée appropriée", poursuit Dlamini Zuma, qui dirige l'organe clé de l'UA. L'opposition égyptienne réclame le retrait d'un décret par lequel le président Mohamed Morsi s'est octroyé, il y a deux semaines, des prérogatives s'apparentant à des pleins pouvoirs, les plaçant au-dessus de tout contrôle par la justice. Elle dénonce également un référendum programmé pour le 15 décembre sur un projet de Constitution, accusé notamment de manquer de garanties pour les libertés, notamment d'expression et de religion. Le pays est plongé dans sa plus grave crise depuis l'élection de M. Morsi en juin. Elle a dégénéré cette semaine en affrontements entre pro et anti-Morsi au Caire qui ont fait, selon les autorités, sept morts et plus de 600 blessés autour du palais présidentiel. Face à ces troubles, l'armée égyptienne s'est déclarée samedi en faveur du dialogue pour résoudre la crise dans le pays.