La colonisation française imposée à l'Algérie durant 132 ans est "la plus atroce" des formes de colonialisme, ont estimé les participants aux travaux du colloque national intitulé "résistance algérienne à travers les époques", ouvert mardi à Sétif. La politique coloniale française "tentait d'effacer l'identité algérienne" a souligné le Dr. El Hadi Al Hasni de l'université d'Alger-2, dans son intervention soulignant la volonté du colonialisme de "coloniser les esprits" dans ses tentatives de domination des peuples. "L'élément-clé" de la politique coloniale française consistait à "répandre l'illettrisme" sous prétexte que le peuple algérien n'était "pas apte à se moderniser", a ajouté le Dr. Al Hasni, précisant que des oulémas algériens "ont tenté de résister à cette politique coloniale en continuant d'éclairer le peuple". "Certains de ces oulémas ont été contraints de quitter le pays, parce qu'ils ont opposé une résistance farouche au colonialisme", a ajouté l'intervenant citant Cheikh Salah Cherif qui "a crée en collaboration avec d'autres oulémas algériens et tunisiens une association visant à libérer les deux pays du joug colonial". Le Pr. Kamel Khelil de l'université de M'sila est revenu pour sa part sur l'évolution de la résistance algérienne de 1830 à 1930, détaillant les circonstances et a conjoncture dans lesquelles la ville d'Alger est tombée aux mains des français en 1830 ainsi que sur l'émergence de personnages-clés de cette période à l'image de Hamdane Benothmane Khodja et Ahmed Boukharba, des figures qui ont entretenu la résistance algérienne. Le conférencier a d'autre part rappelé l'évolution de la lutte nationale au début du 19ème siècle avec l'apparition de clubs et d'associations culturels, l'émergence de l'Etoile nord-africaine et la création de l'association des oulémas musulmans, un 5 mai 1930, et leur rôle dans la préservation de l'identité nationale. Ce colloque vise à créer une réflexion autour de la mise en place d'une "méthodologie" de l'écriture de l'histoire de la résistance algérienne et à annoter les évènements dans des "cartes historiques" dans l'objectif d'effectuer "un véritable inventaire des lieux et des personnages" qui ont marqué l'histoire de la résistance algérienne, et ceci "comme contribution" à la célébration de festivités du cinquantenaire du recouvrement de l'indépendance nationale, ont précisé les organisateurs. Les travaux de ce colloque, organisé par le département d'histoire et d'archéologie de l'université de Sétif-2, se poursuivront mercredi pour débattre des différentes formes de la résistance algérienne à travers l'histoire, et axeront sur les personnalités ayant marqué l'histoire de l'Algérie.