Les participants à un séminaire sur le théâtre d'expression amazighe, organisé jeudi en marge du festival à Batna, ont appel au terme de leurs travaux, les universitaires à effectuer des recherches sur ce théâtre et son esthétique. Ils ont notamment relevé que le théâtre amazigh, ''riche sur le double plan poétique et esthétique'', jouit et d'une ''magie qui lui est propre'' du fait de l'importance qui y est accordée au chant et à la musique. Le Dr. Salim Berkane, de l'université de Sétif, a souligné que le texte théâtral en langue amazighe recourt à des formes d'expression puisées dans le patrimoine amazigh dont les origines remontent à la période numide. Ce théâtre fait également appel, selon lui, aux rituels funèbres et aux techniques de récit et de spectacle "extatique" qui l'assimile au "théâtre festif". Pour d'autres intervenants, le théâtre d'expression amazighe se rapproche du théâtre contemporain dès lors qu'il accorde peu d'intérêt au texte, lui préférant les éléments de spectacle, de chorégraphie et de scénographie. Toutefois, il conserve, selon eux, les vieux "traits" cérémoniaux que l'on rencontre aujourd'hui dans certaines cérémonies à l'exemple de Chayeb achoura encore célébrée dans la région de T'kout (Batna). Les intervenants ont relevé que de telles cérémonies sont reproduites chaque année selon le même scénario, avec les mêmes costumes et les mêmes structures dialogiques. Ce patrimoine reste néanmoins, ont-ils estimé, une "matière brute" que l'on doit conserver en tant que patrimoine et y puiser pour développer un théâtre amazigh apte à accéder à l'universalité.