Des hommes de théâtre ont appelé, hier, mercredi, à Batna à entamer «immédiatement» le processus «d'archivage» des œuvres du théâtre d'expression amazighe pour «éviter leur perte». Intervenant au cours d'un séminaire organisé en marge du festival national du théâtre d'expression amazighe qui se tient depuis lundi dernier pour se poursuivre jusqu'au 18 décembre, au Théâtre régional de Batna, ils ont relevé que cet archivage protégera de l'oubli ces œuvres théâtrales et permettra leur «étude et leur consultation» par les chercheurs et les adeptes du 4e art. Le Dr Djamila Mustapha Zeggaï, du département des arts dramatiques de l'université d'Oran, a estimé que cette tâche, qui incombe aux chercheurs, reste «primordiale» pour sortir cette expression théâtrale de la «marginalisation» et mettre en valeur ses dimensions esthétiques propres. Le théâtre amazigh «manque d'expérience et fait l'objet de peu de recherches et est insuffisamment archivé», a déploré la même spécialiste. Le Dr Mustapha Zeggaï a souligné «l'importance vitale» de la critique pour le développement du théâtre et plaidé pour la formation de «critiques spécialisés en théâtre amazigh» pour en accompagner l'évolution, laquelle doit s'opérer sur des «bases saines». Les intervenants ont également appelé au «ressourcement» du théâtre amazigh depuis ses origines qui sont les rituels numides et qui constituent, selon eux, un «véritable théâtre authentiquement amazigh». Le dramaturge Omar Fetmouche a souligné, à ce propos, que certaines peintures rupestres préhistoriques du Tassili, au Sahara algérien, suggèrent des mouvements corporels «fort assimilables à des formes primitives d'art ou de théâtre».