Le président français, M. François Hollande, a affirmé mercredi à Alger la volonté de la France d'aller de l'avant dans ses relations économiques avec l'Algérie, au premier jour de sa visite d'Etat en Algérie. "Ce qui est important, c'est la qualité des relations entre les deux pays, c'est la volonté de donner une suite" à la coopération économique, notamment pour les grands projets de partenariat communs en discussion, a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse. Le chef d'Etat français a plaidé pour un "partenariat stratégique d'égal à égal" entre l'Algérie et la France et qui sera précisé par un accord cadre, un "programme de travail sur cinq ans dans les domaines économique, financier, culturel, agricole et même de défense". "Nous sommes pour un partenariat stratégique d'égal à égal avec l'Algérie pour entrer dans une nouvelle ère", a-t-il préconisé, soulignant que "des annonces très fortes seront faites" à l'occasion de sa visite, la première du genre depuis son accession au pouvoir. Il a confirmé, ainsi, la signature d'un accord entre le gouvernement algérien et le groupe automobile Renault pour l'installation d'une usine de construction de voitures en Algérie, après trois longues années de négociations. Pour le président français, ce projet témoigne "de la volonté de coproduction entre l'Algérie et la France". Un pacte d'actionnaires devait être signé mercredi en début de soirée lors d'une cérémonie officielle présidée par les deux chefs d'Etat. La fabrication des véhicules Renault débutera 18 mois après la création de la société mixte. L'Algérie avait signé le 25 mai dernier avec le groupe Renault un protocole d'accord, qui ouvrait la voie à un pacte d'actionnaires. A une question sur d'éventuelles pressions exercées sur le groupe Renault pour conclure cet accord, M. Hollande a répondu que l'Etat français est actionnaire, et c'est à ce titre que "nous avons été consultés sur cette affaire et même informés de part et d'autre". "Il n'y a pas eu de pressions parce que c'est un bon projet pour l'Algérie, pour Renault et pour la France. Ce n'est pas une délocalisation", a-t-il précisé. "Avec ce projet, on ramène de l'emploi en France parce qu'une partie des approvisionnements sera produite en France. On est gagnant", a-t-il ajouté. Il a réitéré la disponibilité de la France à accompagner l'économie algérienne et à renforcer la coopération pour qu'elle soit "plus forte", affirmant la volonté de son pays à "être au service de l'économie algérienne". Selon lui, l'engouement enregistré lors du Forum des PME algéro-françaises, organisé en mai 2011 à Alger, renseigne sur la volonté des entreprises des deux pays de développer leur coopération et de créer de nouveaux partenariats. Cette rencontre a permis aux Algériens et Français d'ouvrir une nouvelle phase dans leurs relations avec la signature de deux accords en négociation depuis des années. La réussite des futures relations n'est toutefois pas acquise d'avance. "Tous les fonds souverains sont les bienvenus en France pour investir. Mais je ne peux demander aux Algériens de constituer un fonds souverain pour le bénéfice de la France", a-t-il rétorqué à une question sur la possibilité de voir l'Algérie investir dans l'industrie automobile en France. "C'est aux Algériens de décider s'ils veulent investir en France", a-t-il ajouté. Le président français est accompagné d'une importante délégation : près de 200 personnes dont neuf ministres, une douzaine de responsables politiques, une quarantaine de patrons, des écrivains, des artistes et une centaine de journalistes.