Le président François Hollande a indiqué hier que sa visite en Algérie intervient à un moment «fortement symbolique», coïncidant avec la célébration du 50e anniversaire de l'Indépendance nationale. Dans une conférence de presse organisée hier à l'hôtel Sheraton, M. Hollande a déclaré : «C'est mon premier voyage dans la région en tant que chef d'Etat et mon premier déplacement dans la région intervenant à un moment fortement symbolique et l'Algérie fête les 50 ans de son indépendance.» Il a ajouté : «Il s'agit d'un voyage attendu, espéré, redouté. Je veux engager un autre âge entre la France et l'Algérie. Je suis partant pour un partenariat d'égal à égal avec l'Algérie.» Interrogé sur la repentance sur les crimes coloniaux, le président français a répondu à cette question en précisant qu'«il n'est pas venu pour ouvrir les placards», mais plutôt «pour construire une maison, en engageant plusieurs accords de partenariat d'envergure», d'où le déplacement d'une délégation de ministres et d'hommes d'affaires. Quant à l'affaire de Tibhirine, il a estimé que c'est à la justice de faire la lumière sur ce qui s'est passé. Sa visite, dit-il, n'est qu'un début et qu'il est important d'encourager cette relation via des actes. Concernant le traité d'amitié, le Président a estimé que ce traité qui a été évoqué en 2003 et qui n'a jamais abouti devrait être «remplacé par une formule, dans un cadre de partenariat plus fort». A ce titre, il a annoncé la signature d'une déclaration d'amitié et de coopération pendant sa visite. L'Algérie joue un rôle très important dans la crise au Mali L'Algérie a joué un rôle «très important» dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il également affirmé, ajoutant qu'il est attentif pour favoriser les négociations politiques dans le traitement de la crise au Mali. «L'Algérie a lutté contre le terrorisme et elle est en train de nous livrer son expérience. Le président Bouteflika et moi-même sommes en convergence de vues pour le traitement de la crise du Mali», a-t-il souligné encore. «Nous pensons qu'il convient de faire le dialogue politique pour que les négociations puissent permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale avec les mouvements et les forces qui luttent directement contre le terrorisme», a-t-il ajouté. L'accord avec Renault Le président français a confirmé, par ailleurs, la signature d'un accord entre l'Algérie et le groupe Renault pour la création d'une société commune qui sera chargée de la construction d'une usine de voitures du groupe à Oran. «Des annonces très fortes seront faites, dont la décision de Renault d'ouvrir une usine pour construire des automobiles», non seulement pour le marché algérien mais pour tout le continent, a-t-il déclaré. Pour le président français, ce projet témoigne «de la volonté de coproduction entre l'Algérie et la France». Un pacte d'actionnaires sera signé à l'occasion du déplacement de M. Hollande après deux ans d'âpres discussions entre l'Algérie et le groupe Renault.