La presse française est revenue vendredi sur la visite d'Etat de deux jours du président François Hollande en Algérie, citant sa "volonté" d'ouvrir une nouvelle page entre Paris et Alger. "France-Algérie, une nouvelle page d'histoire", titre le quotidien Le Monde, qui se demande si "un président de gauche, peut parvenir à une réconciliation des mémoires là où ses prédécesseurs de droite ont échoué". Le journal rappelle ainsi que "la guerre de libération a commencé en 1954, quand Pierre Mandes France, était président du Conseil, qu'elle s'est intensifiée sous Guy Mollet avec le vote des pouvoirs spéciaux en 1956 et que François Mitterrand, alors ministre de la Justice, a refusé d'appuyer la demande de grâce des combattants de l'indépendance condamnés à mort". Le Monde cite alors le président Hollande, où dans l'un de ses discours prononcé de le cadre de sa visite, affirmait notamment "Je ne viens pas pour faire repentance ou présenter des excuses, je viens pour dire la vérité, et la vérité vaut aussi pour ce qu'a été la gauche dans l'histoire". "Pour réussir son pari, le président Hollande sait qu'il dispose d'atouts : il est certes l'héritier de François Mitterrand, mais il est aussi celui d'une autre gauche, celle de Michel Rocard qui en, 1975, s'éleva contre la guerre en se détachant de la SFIO de Guy Mollet", observe le quotidien. Dans son éditorial intitulé "Démission", le journal Libération revient, quant à lui, sur le discours de François Hollande sur la colonisation française en Algérie qu'il avait prononcé devant les parlementaires algériens. "On pourra peser au trébuchet de l'histoire les propos de François Hollande sur la colonisation française en Algérie, dont il a découvert + le caractère brutal et injuste+", note Libération. "Litote exemplaire et belle trouvaille. La colonisation fut bien pire que brutale et + injuste+, ce que même Sarkozy reconnut", rappelle le journal. "La guerre, pour maintenir la mainmise française fut scélérate, faite de massacres, de tortures et crimes contre l'humanité", relève le journal qui considère que "la France n'a fait ni son travail de mémoire, ni de justice avec le peuple algérien". "Tous présidents confondus. Mitterrand le premier, qui fut un impitoyable ministre de l'Intérieur lorsque l'Algérie était française et dont l'ombre portée peut expliquer le manque de courage de Hollande", souligne Libération Hollande en Algérie : le passé colonial timidement reconnu", titre le journal l'Humanité. "Service minimum. (..) le discours de +vérité+ promis par François Hollande sur le passé colonial s'est mué, jeudi, devant les députés et sénateurs algériens, en timide +reconnaissance,+ de l'injustice+ du système colonial et des +souffrances+ infligées au peuple algérien", relève le journal du parti communiste français. "François Hollande a bien évoqué les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata en mai 1945 comme des manquements aux +valeurs universelles+, une première pour un chef d'Etat français. Mais ses mots n'avaient ni la force, ni la portée de ceux de l'ambassadeur de France, Hubert Colin de Verdière, qui avait évoqué, en 2005, à Sétif, une 1⁄2+une tragédie inexcusable+", observe le journal. "Il a bien prononcé le mot +torture+. Mais seulement au détour d'une phrase, sans condamnation explicite de cette effroyable pratique qui releva, pendant la guerre d'Algérie, non pas d'initiatives individuelles et isolées, mais bien d'une institution, couverte par les plus hautes autorités de l'Etat", poursuit l'Humanité. "Les petits pas de Hollande en Algérie", titre le journal Le Parisien, qui souligne que le chef de l'Etat français "a reconnu hier les +souffrances que la colonisation française+ a infligées à l'Algérie, sans pour autant formuler les excuses de la France. Des mots forts pour rétablir la confiance entre les deux pays, même si tout reste à construire". Le Figaro a pour sa part évoqué les points forts de la visite du président Hollande en Algérie, à savoir la signature d'un contrat pour une usine de montage de Renault près d'Oran, un programme universitaire Erasmus méditerranée, la mise en avant de négociations politiques au Mali, conformément au souhait de l'Algérie et le dossier des visas.