Les Etats-Unis ont salué vendredi la résolution adoptée jeudi par le Conseil de sécurité sur le Mali en relevant son "approche globale" pour résoudre la crise dans ce pays en proie à des problèmes politique, sécuritaire et humanitaire. "La résolution, co-parrainée par les Etats-Unis, soutient une approche globale pour traiter une crise multidimensionnelle dans les domaines de la gouvernance, de la sécurité et humanitaire, qui est une priorité urgente des Etats-Unis", a souligné le porte-parole adjoint du département d'Etat, Patrick Ventrell, dans un communiqué. "Nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos partenaires du Conseil de sécurité, l'Union africaine, la CEDEAO et l'Union européenne afin d'assurer que cette résolution prévoie un cadre pour traiter les quatre défis principaux du Mali : rétablir la démocratie, trouver une solution négociée aux revendications politiques des groupes du Nord malien qui rejettent le terrorisme et acceptent l'intégrité territoriale du Mali, restaurer l'intégrité territoriale du Mali en réduisant la menace posée par les organisations terroristes dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l'Unité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) et les groupes extrémistes associés ainsi que les réseaux criminels internationaux, et enfin répondre à la crise humanitaire en cours", note le département d'Etat. Affirmant que la résolution 2085 du Conseil de sécurité a mis l'accent "sur une stratégie politique et militaire simultanée pour résoudre les multiples crises au Mali", le département d'Etat souligne que "notre objectif est de faire en sorte que la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) soit couronnée de succès et que toute opération offensive dans le nord du Mali soit la plus efficace possible". Les Etats-Unis, poursuit le département d'Etat, "sont heureux des progrès réalisés jeudi au Conseil de sécurité et maintiennent que les contributions (financières) volontaires sont le seul mécanisme efficace et approprié pour financer le soutien logistique pour cette mission non-onusienne". Sur la base des estimations des Nations Unies, ajoute la même source, "le soutien logistique financé par des contributions volontaires peut être déployé rapidement et il est susceptible d'être significativement plus rentable qu'une logistique financée dans le cadre de l'ONU", considère le département d'Etat. Sur ce point, il est à souligner que le Conseil de sécurité a demandé au Secrétaire général de l'ONU de créer un fonds d'affectation spéciale auquel les pays pourront verser des contributions destinées à la MISMA ou à la formation et à l'équipement des Forces de défense et de sécurité maliennes, ainsi que la tenue d'une conférence des donateurs. Ainsi, concernant l'apport financier américain qui pourrait être apporté, le département d'Etat a précisé que les Etats-Unis devraient veiller à ce que leurs contributions volontaires à la mission internationale MISMA "soient conformes aux lois et règlements américains" et que leur administration travaillera avec le Congrès pour obtenir l'aval nécessaire de ce dernier afin de financer les opérations de cette mission internationale. Pour le département d'Etat, ‘‘le succès au Mali est dans notre intérêt stratégique, et dans l'intérêt de nos alliés et partenaires. Nous ferons en sorte que le Mali, la région et la communauté internationale aient la bonne approche et les ressources pour réussir". Il est à rappeler que le Conseil de sécurité avait autorisé, jeudi, le déploiement de la MISMA mais en fixant des conditions liées au dialogue politique, aux élections et à la formation des troupes militaires africaines. Sa résolution s'articule autour de deux points fondamentaux : le processus politique et le dispositif de sécurité (formation des forces maliennes, déploiement de la MISMA sous conduite africaine, appui international, droits de l'homme, financement...). Accordant une place importante au processus politique, le Conseil de sécurité a exhorté les autorités maliennes " à établir, en tenant un dialogue politique large et ouvert, une feuille de route pour la transition, et à rétablir pleinement l'ordre constitutionnel et l'unité nationale, en tenant dans des conditions pacifiques des élections présidentielles et législatives crédibles et sans exclusive d'ici à avril 2013".