La résolution 2085 (2012), adoptée jeudi, à l'unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies, sur le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma), a fixé explicitement les modalités qui détermineront l'engagement d'une force militaire au Nord du Mali. En effet, le Conseil de sécurité a demandé à «l'Union africaine agissant avec la Cédéao, le SG de l'ONU, les autres organisations internationales et partenaires bilatéraux intervenant dans la crise malienne de lui faire un rapport tous les 60 jours sur le déploiement et les activités de la Misma y compris avant le lancement d'une offensive dans le Nord du pays». Le rapport en question doit couvrir, selon les termes de cette résolution, les «progrès accomplis dans le déroulement du processus politique au Mali, en particulier dans l'élaboration de la feuille de route pour le rétablissement de l'ordre constitutionnel et dans les négociations entre les autorités maliennes et l'ensemble des parties dans le Nord du Mali qui ont rompu tout lien avec les organisations terroristes». Le second préalable à l'intervention militaire est celui de la «formation effective des unités militaires et de police, tant celles de la Mission (Misma) que celles des forces de défense et de sécurité maliennes, sur les obligations que leur imposent le droit international humanitaire, des droits de l'homme et de réfugiés». La troisième condition concerne l'état de préparation opérationnelle de la Misma (le niveau de ses effectifs, sa direction, les équipements et la capacité de réaliser des opérations armées conjointes sur le terrain). Le Conseil de sécurité ajoute dans la même résolution qu'il «se déclare à nouveau disposé à surveiller ces paramètres de près avant le lancement d'offensives dans le Nord du Mali» et que «la planification militaire devra continuer d'être affinée avant le lancement des offensives». Le SG de l'ONU, la Cédéao, l'Union africaine, les pays voisins du Mali, les autres pays de la région, ainsi que tous les autres partenaires bilatéraux et organisations internationales concernées sont invités à apporter, selon les termes de cette résolution, leur concours à l'établissement des plans et aux préparatifs du déploiement de la Misma en collaboration avec les autorités maliennes. Les différents intervenants dans la résolution du conflit malien sont tenus d'informer le Conseil de sécurité à l'avance que «l'offensive prévue est à sa satisfaction». Le Conseil de sécurité a demandé au SG de l'ONU de lui rendre compte par écrit tous les 90 jours de la mise en œuvre de cette résolution. S'agissant de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine, elle est chargée, selon la résolution 2085, d'aider à reconstituer la capacité des forces de défense et de sécurité maliennes en collaboration avec des partenaires internationaux, y compris l'Union européenne et d'autres pays. La Misma est appelé à aider les autorités maliennes à reprendre les zones du Nord qui sont contrôlées par des groupes armés terroristes et extrémistes. Selon certaines sources médiatiques, cette résolution a été adoptée après de longues tractations entre la France et les Etats-Unis.