Appelé par des partis centristes, démocrates chrétiens et patrons d'entreprises à conduire leurs listes aux législatives des 24 et 25 février 2013, Mario Monti s'est dit disponible à "monter en politique". Lors de la traditionnelle conférence de presse de fin d'année, Monti avait fait part de cette disponibilité en présentant un agenda sans clairement préciser qu'il serait candidat au poste de chef de gouvernement, préférant un appel de partis et d'associations du mouvement social qui adhéreraient à son programme. A la veille de Noël, et compte tenu des réponses positives de partis centristes, l'Union du centre, de Pier Ferdinando Casini, du parti Futur et liberté pour l'Italie, du président sortant de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, de l'Union des démocrates Chrétiens, de Lorenzo Cesa, du chef du nouveau parti Futur de l'Italie, l'entrepreneur Luca Cordero di Montezemolo et de son ministre de l'Intégration Andrea Riccardi, chef de la Fondation catholique Saint'Egidio, Monti a fait part de sa candidature. Ces derniers se sont rencontré lundi dernier, au lendemain du discours de Monti, pour lancer un appel commun l'exhortant à conduire une liste commune (ou des listes communes), issue de ces partis pour les prochaines législatives. Monti a également eu le soutien du parti libéral italien, et surtout de l'organisation nationale des jeunes italiens "Giovani Insieme" (jeunes ensemble), constituée de nombreuses associations, l'appelant dans un communiqué reçu à l'APS, à "poursuivre son travail pour changer l'Italie", entamé il y a 13 mois. Monti a simplement, fait part de son intention de briguer le poste de président du Conseil, de "monter en politique" au contraire de l'expression consacrée "descendre dans l'arène politique", dans un court Twitt, jugeant "crédibles" les forces du "nouveau centre" qui soutiennent son programme baptisé "changer l'Italie, réformer l'Europe". Son agenda propose de poursuivre les réformes structurelles entamées en Italie, sous son gouvernement, avec des priorités notamment le marché du travail, la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et l'économie souterraine, mais aussi des allègements fiscaux aux entreprises pour fouetter l'emploi et la croissance.Monti a, dans ce cadre, appelé ses compatriotes qui partageaient ses idées à enrichir par le débat cet agenda les invitant à faire part de ces enrichissements par écrit pour éventuellement les intégrer à son programme, une manière selon, les analystes de ratisser large pour relever les intentions de vote des partis rassemblés autour de sa personne qui, au regard des derniers sondages créditaient ces partis de moins de 15 %. Aussitôt après son annonce, qui a déplu au centre gauche favori dans les sondages, préférant que Monti restait éloigné de la mêlée politique, le président du conseil démissionnaire a reçu le soutien implicite de l'Eglise et du Vatican. Dans un article ensemençant la sortie de Monti, le quotidien du Vatican, L'Osservatore romano, a jugé que l'expression du futur candidat "monter en politique" est "un appel à récupérer le sens le plus élevé et noble de la politique". "C'est cette demande d'une politique de niveau élevé que la figure de Mario Monti est probablement en train d'intercepter", écrit le journal, estimant qu'il "entend légitimement s'appuyer sur cette aspiration et c'est en son nom qu'il interpelle les partis au-delà des contenus de son manifeste politique". "La décision de Mario Monti de se rendre disponible à un nouvel engagement au service du pays est en train d'orienter le débat politique et la campagne électorale en Italie", a souligné l'Osservatore romano, ajoutant que Monti "entend ouvrir la deuxième phase d'un programme de réformes qui a été seulement ébauché au cours de l'année écoulée". Outre le Vatican, Mario Monti, formé par les jésuites et qui avaient dans son équipe démissionnaire, six ministres catholiques engagés, a reçu récemment le soutien du Cardinal Angelo Bagnasco, président de la Conférence des évêques italiens. Seul à fustiger son successeur au Palais CChigi, qui a refusé de conduire son parti, l'ancien chef du gouvernement Silvio Berlusconi, a estimé que Monti "a raison de dire +monter en Politique", affirmant que ceux qui s'expriment ainsi, sont situés "dans un rang inférieur".