Des délégations centrafricaines du pouvoir, des rebelles, de l'opposition et de la société civile doivent entamer mardi des négociations à Libreville (Gabon) afin de trouver une solution à la crise actuelle en Centrafrique. La délégation de la coalition des rebelles du "Séléka", conduite par Michel Djotodia, se trouve depuis lundi soir à Libreville. Les autres délégations devaient arriver en milieu de matinée, le vol qui devait partir lundi ayant été retardé en raison d'intempéries. Jean Willybero-Sako, qui conduira la délégation du pouvoir, avait estimé lundi que les concessions du président François Bozizé (qui a proposé un gouvernement d'union nationale et assuré qu'il ne se représenterait pas), "avaient débloqué beaucoup de choses". "Cela a montré une certaine volonté d'aller de l'avant, de tenir compte des préoccupations des uns et des autres", avait-il déclaré à des médias. Quand à l'exigence des rebelles que le président François Bozizé quitte le pouvoir, il avait mis en avant l'importance de respecter la Constitution. Le chef de délégation de l'opposition, Me Nicolas Tiangaye, n'a pas dévoilé selon les médias l'argumentaire de l'opposition pour les négociations mais a souligné : "Nous ne pouvons pas nous limiter uniquement au programme DDR" (désarmement, démobilisation réinsertion des combattants - programme décidé par des accords de paix en 2008 mais jamais vraiment appliqué). "L'évolution de la situation actuelle fait que nous serons appelés à discuter d'autres questions qui concernent les institutions", avait-il ajouté. Le président Bozizé se rendra à Libreville cette semaine mais ne fait pas partie de la délégation du pouvoir. C'est la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) et le comité de suivi de l'accord de paix intercentrafricain de 2008, présidé par le chef de l'Etat congolais Denis Sassou Nguesso, qui assureront la coordination entre les différents groupes. Les rebelles du Séléka ont pris deux nouvelles villes samedi et se trouvent, selon le gouvernement, à 12 kilomètres de Damara, dernier verrou situé à 75 km au nord de Bangui et où est stationnée la force d'interposition d'Afrique centrale (Fomac).