Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a affirmé mardi devant les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) que l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels sera conditionnée au respect de l'environnement. Cette exploitation se fera, a-t-il promis, ''dans le strict respect de la réglementation en matière de protection des aquifères et de l'environnement''. Lors de la présentation du nouveau projet de loi sur les hydrocarbures, le ministre a notamment souligné, à propos des dispositions spécifiques à l'exploitation des gaz de schiste, qu'il ''est important de préciser que cette exploitation ne peut être envisagée que lorsque les conditions techniques et économiques seront réunies''. "La priorité des priorités dans le domaine des hydrocarbures est l'élargissement de nos ressources. Cela passe par une intensification de l'exploration dans toutes les régions du pays pour tous type d'hydrocarbures, conventionnels ou non conventionnels", a-t-il dit en défendant son projet devant le parlement. Au niveau national, il y a "nécessité impérieuse" d'assurer la sécurité énergétique du pays à très long terme, et de contribuer encore pour de longues années au financement de l'économie nationale, relève M. Yousfi. Il s'agit en effet de satisfaire des besoins énergétiques sans cesse croissants du pays. Le secteur de l'énergie est appelé à répondre à une demande nationale qui risque de passer de 46 millions de Tep (tonnes équivalent pétrole) actuellement à environ 100 millions de Tep à l'horizon 2030, tout en maintenant un niveau d'exportation compatible avec les besoins de financement de l'économie, selon le ministre. Au plan international, l'Algérie est appelée à consolider sa position "d'acteur actif" sur la scène énergétique internationale. Son rôle de fournisseur fiable d'hydrocarbures sur le marché européen, le plus proche et le plus important, doit être renforcé, soutient encore M. Yousfi. En proposant des amendements à la loi 05/07 d'avril 2005, le ministère de l'Energie veut s'adapter aux mutations profondes qui transforment le paysage énergétique mondial, souligne M. Yousfi qui cite à titre illustratif l'autosuffisance en gaz des Etats-Unis, qui s'apprêtent à devenir exportateur et les préparatifs de la Russie et de l'Arabie Saoudite pour une exploitation à grande échelle des hydrocarbures non conventionnels. Ces amendements devant soutenir l'investissement pétrolier et renforcer les réserves d'hydrocarbures du pays, sont en mesure de consolider la position de l'Algérie sur les marchés internationaux, a-t-il souligné. De même, de nouveaux acteurs apparaissent, notamment en Asie centrale et en Afrique qui s'apprêtent à jouer un rôle non négligeable dans l'approvisionnement mondial. "Nous devons rester attentifs à ces bouleversements et adapter notre action en conséquence, d'autant plus que de nouveaux équilibres risquent de s'établir au sein même des grands pays exportateurs, notamment au Moyen-Orient", a-t-il prévenu. "Nous n'avons donc d'autres choix que de faire appel à un mix énergétique pour satisfaire nos besoins internes et exploiter l'ensemble de nos potentialités pour nous renforcer sur les marchés internationaux", a-t-il conclu.