Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines, a fait savoir que la révision de la loi sur les hydrocarbures a pour but de l'adapter aux changements intervenus dans l'environnement international en matière d'hydrocarbures (prix, coûts, technologies, nouvelles dispositions légales dans de nombreux pays). Il s'agit, ajoute-t-il, d'apporter des incitatifs d'ordre fiscal pour relancer l'exploration, ensuite encourager le développement et l'exploitation des gisements de taille moyenne, difficiles ou bien situés dans des zones relativement peu connues comme l'off shore. Les amendements à la loi, poursuit-il, pourrait permettre d'entamer d'ores et déjà l'exploration et le développement éventuel des hydrocarbures, dits non conventionnels. Ces amendements, précise-t-il, ne concernent pas les gisements en production qui restent soumis aux dispositions actuelles et n'auront donc pas d'incidence sur la fiscalité actuelle. Le ministre de l'Energie et des Mines rappelle que c'est en toute souveraineté que l'Algérie réfléchit à son propre intérêt et à son futur et ne subit aucune pression. Tous les pays du monde, explique-t-il, adaptent leur législation en fonction de l'environnement et en fonction de l'intérêt du pays, l'essentiel pour notre pays, est de ne pas être en retard. A propos des autres sources d'énergie, il fait observer que tôt ou tard, les gisements actuellement en exploitation seront en déclin, c'est une nécessité vitale pour le pays de relancer l'exploration et savoir ce qu'il y a dans les sols et qui sont relativement peu connus comme le sud-ouest, le nord de l'Algérie, l'off shore, estime M. Yousfi qui donne les trois objectifs qui justifient cela : assurer la sécurité énergétique du pays à très long terme (50 ans); assurer un minimum d'indépendance nationale en matière de financement du développement économique et social de notre pays ; contribuer à la transformation des hydrocarbures et à la création des emplois à travers l'industrialisation. Cela se fera, précise-t-il, en tenant compte des contraintes économiques, environnementales et de sécurité qu'il faut considérer et examiner. Le ministre affirme que si un jour, l'Algérie exploite des gisements d'hydrocarbures non conventionnels, aucune goutte de l'albien ne sera touchée, c'est la condition qui sera posée. L'exploitation des gaz de schiste ne sera pas «sauvage», il y aura une réglementation précise en protégeant les aquifères, les ressources en eau et l'environnement, tient-il à dire à l'adresse des écologistes qui seront partie prenante de la décision, laisse-t-il entendre. Idem pour le nucléaire où se pose la même problématique en rapport avec l'impact sur les ressources en eau et tenant compte de la sismicité et de la sûreté et la sécurité, Quant à l'énergie renouvelable, elle sera développée d'abord pour répondre aux besoins nationaux et si des partenaires européens sont intéressés ils seront les bienvenus, mais, fait-il remarquer à propos de l'exportation, le marché européen est fermé et il y a un manque de visibilité sur les intentions des Européens en la matière. Le ministre a donné des précisions sur l'accord à l'amiable conclu entre Sonatrach qui apportera les corrections si nécessaire. Quant aux investissements, il fait savoir que dans les cinq années à venir, le secteur des hydrocarbures prévoit d'investir 6 000 milliards de dinars dont 1 000 seront destinés à l'exploration, 3 000 pour le développement et l'exploitation des gisements et près de 1 500 milliards de dinars iront au développement du raffinage et à de la pétrochimie.