Pas moins de 53 actes et 148 menaces anti-musulmans ont été enregistrés sur le territoire français durant l'année 2012, indique dimanche un bilan annuel de l'Observatoire français de lutte contre l'islamophobie. Les chiffres les plus élevés ont été enregistrés en Ile-de-France et Rhône-Alpes, avec respectivement 28 et 18 actes et menaces antimusulmans, selon le bilan de l'Observatoire, dont une copie a été transmise à l'APS. Ces chiffres indiquent que 44 actes de plus qu'en 2011, soit une progression de 28,02 % contre 34 % pour la période 2011-2012, ont été communiqué au ministère français de l'Intérieur. Les actes antimusulmans ont progressé de 42,2 % du 1er janvier au 30 octobre derniers et cette statistique concerne seulement les atteintes pour lesquelles il y a eu dépôt de plainte et main courante dans les commissariats et gendarmeries, a-t-on rappelé. Ce sont les mois de septembre et octobre qui ont vu progresser les actions et menaces (35 pour septembre et 34 pour octobre 2012). En revanche, il a été enregistré une accalmie en novembre (15) et décembre (11), selon l'Observatoire, soulignant que pour la première fois en 3 ans, une baisse "sensible" des actes antimusulmans en 2012 a été constatée. L'année 2012 s'était clôturée, selon la même source, par "un sentiment profond d'inquiétude", d'une part "face à l'apparition d'actes de violence" et d'autre part, "face au niveau toujours élevé d'actes antimusulmans sérieux et préoccupants". "Il est fort probable de voir les agressions contre tout ce qui relève ou se réclame de l'Islam se développer de manière vertigineuse, surtout en cette période de crise économique mondiale, ressentie très fortement en France et en Europe", a indiqué l'Observatoire. Cette crise sert "de base idéologique à des groupes extrémistes" pour tenter de justifier leurs thèses politiques "les plus réactionnaires contre l'Islam et tous ceux qui s'en réclament, remettant au goût du jour les vieux poncifs de la période des croisades", a souligné l'Observatoire. La lutte contre l'islamophobie doit se concevoir dans une approche d'éducation et de prévention, selon l'Observatoire qui estime que des initiatives restaient à prendre dans les établissements scolaires afin de prévenir les phénomènes de racisme et antimusulmans.