La principale coalition de l'opposition égyptienne va se réunir lundi pour déterminer sa réponse à l'invitation du président Mohamed Morsi à un dialogue national en fin de journée, a annoncé l'un de ses membres. Le pays est plongé dans une nouvelle crise après la mort de 46 personnes en trois jours dans des violences dans trois provinces longeant le canal de Suez, où M. Morsi a décrété l'état d'urgence et un couvre-feu nocturne pour 30 jours. "Le Front du salut national (FSN) va se réunir" en début d'après-midi pour déterminer sa position, a déclaré Hussein Gohar, du Parti égyptien social démocrate (ESDP), membre du FSN. M. Morsi a appelé à un dialogue avec les dirigeants des forces politiques égyptiennes, y compris le FSN. Le parti Al-Dostour du Prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, l'ancien patron de la Ligue arabe Amr Moussa et le troisième homme de la présidentielle de l'an dernier, Hamdeen Sabbahi, ont ainsi été invités. Le mouvement de M. Sabbahi, le Courant populaire, a déjà annoncé dans un communiqué dans la nuit son "refus de participer à un dialogue". Le mouvement estime que "tout appel sérieux au dialogue nécessite de vraies garanties pour réussir, la plus importante étant que le président présente des solutions politiques, pas sécuritaires". Quarante-six personnes ont été tuées en trois jours à Port-Saïd, Suez et Ismaïliya. Les heurts les plus meurtriers ont eu lieu à Port-Saïd, où 37 personnes ont péri après la condamnation à mort samedi de 21 supporteurs du club de football local Al-Masry pour leur implication dans des violences ayant fait 74 morts en 2012 après un match contre le club cairote d'Al-Ahly. Malgré l'état d'urgence et l'annonce du couvre-feu, des habitants de Port-Saïd ont encore manifesté dans la nuit et ont dit se préparer à de nouveaux rassemblements lundi, selon des témoins.