Les travailleurs africains émigrés ont envoyé près de 60 milliards de dollars vers leur pays respectif en 2012, mais les coûts de transfert de leurs fonds demeurent les plus chers, a indiqué lundi la Banque mondiale. Selon les estimations de la BM, si les frais des envois de fonds étaient réduits à 5% du montant transféré par l'immigré contre 12,4 % en moyenne actuellement, les migrants africains et leurs familles, qui dépendent de ces transferts pour leur survie, pourraient conserver quatre milliards de dollars de plus pour eux. Les émigrés africains dépensent davantage pour transférer des fonds dans leur pays que tout autre groupe de migrants, observe-t-elle. Selon la base de données ‘‘Send Money Africa'' de la BM, l'Afrique subsaharienne est, parmi toutes les régions du monde, la destination la plus coûteuse en matière d'envois de fonds à partir de l'étranger avec des frais moyens de transfert de plus de 12 % en 2012 (contre une moyenne mondiale de 8,96 %) et près de deux fois plus élevé que le coût des transferts de fonds vers l'Asie du Sud, qui bénéficie des tarifs les plus bas au monde (6,54 %). Citant quelques exemples, la BM note que c'est en Afrique du Sud, en Tanzanie et au Ghana que les tarifs des envois de fonds de leur émigration sont les moins avantageux en oscillant entre 19% et 20,7%, et ce, en raison de divers facteurs, dont la faible concurrence qui prévaut sur le marché des transferts de fonds internationaux. Afin de tenter de remédier à ce problème de surcoût qui touche l'immigration africaine, le G8 et le G20 ont fixé à 5% le niveau auquel le taux des frais d'envois de fonds devrait être ramené à l'horizon 2014. ''Le coût élevé des transactions réduit le montant des envois de fonds, qui constituent un moyen de subsistance pour des millions d'Africains'', estime le directeur du département des Pratiques mondiales en matière d'inclusion et d'infrastructure financières à la BM, Gaiv Tata. Les envois de fonds, a-t-il poursuivi, ''aident beaucoup les ménages à faire face aux besoins immédiats et à investir dans l'avenir. Ce qui fait que la réduction des frais de transfert aura donc un effet notable sur la pauvreté''. ''Les pouvoirs publics devraient prendre des mesures pour ouvrir le marché des envois de fonds à la concurrence'', a préconisé de son côté Massimo Cirasino, responsable des Services d'infrastructure financière et d'envois de fonds à la BM. Pour lui, une concurrence accrue ajoutée à une meilleure information des consommateurs peut contribuer à abaisser les tarifs des transferts de fonds. Selon les données de ''Send Money Africa'', les banques, qui pratiquent les tarifs les plus élevés parmi tous les prestataires de services d'envoi de fonds, sont souvent le seul circuit financier auquel les migrants africains ont accès. Un cadre réglementaire encourageant la concurrence entre les prestataires, estime-t-il, peut contribuer à abaisser les tarifs des transferts.