La Syrie est "détruite petit à petit" par le conflit entre gouvernement et opposition armée et le Conseil de sécurité doit agir d'urgence, a affirmé mardi le médiateur international Lakhdar Brahimi. "Le Conseil ne peut se contenter de dire +Nous sommes divisés, donc attendons des jours meilleurs+, ils (les membres du Conseil) doivent se saisir de ce problème maintenant", a-t-il déclaré à la presse après avoir rendu compte au Conseil de sa mission. "Si on exerce un peu plus de pression (sur les protagonistes du conflit), il y aura peut-être un peu plus de progrès", a-t-il estimé. Il a suggéré notamment que le Conseil "lève l'ambiguité" contenue dans la déclaration de Genève sur le sort à réserver au président Bachar al-Assad dans une transition politique. Selon lui, le gouvernement de transition prévu par la déclaration de Genève "doit avoir les pleins pouvoirs exécutifs c'est-à-dire que tous les pouvoirs de l'Etat doivent aller à ce gouvernement", ce qui écarterait de fait le président Assad. Devant le Conseil, M. Brahimi a déclaré que le conflit avait atteint "des niveaux d'horreur sans précédent" et était en train de "briser" le pays. La légitimité du président Assad a été "irrémédiablement discréditée" par le conflit, qui a fait 60.000 morts depuis 22 mois, a-t-il affirmé. Près de 80 corps de jeunes gens exécutés ont été découverts mardi dans la cité syrienne d'Alep, dernier carnage en date dans le pays en guerre. M. Brahimi a suggéré une enquête internationale sur ce nouveau massacre, soulignant que les deux camps avaient commis "des crimes également atroces". Le médiateur a aussi fait valoir le risque de "contamination" du conflit dans les pays voisins qui accueillent des réfugiés. Une conférence de donateurs est prévue mercredi au Koweït pour débloquer des fonds en faveur des civils syriens. Les organisateurs espèrent recueillir 1,5 milliard de dollars.