La classe politique en Grande Bretagne s'est montrée largement favorable à l'intervention militaire de la Grande Bretagne au Mali qui se limite à un rôle de formation des troupes, exprimant toutefois des doutes quant a la durée du conflit. Des leaders de partis politiques, des officiers supérieurs de l'armée et des parlementaires, peu convaincus par les déclarations de Downing Street selon lesquelles les troupes britanniques ne seraient pas enrôlées dans les combats, ont averti le gouvernement sur la durée que pourrait prendre ce conflit et particulièrement, les conséquences qui en résulteraient. "La Grande-Bretagne risque d'être entraînée dans un conflit de style Afghanistan", ont mis en garde mardi des parlementaires britanniques après l'annonce de Premier ministre David Cameron d'envoyer jusqu'à 330 soldats au Mali pour des rôles de formation. Lors d'un débat avec le ministre de la Défense Philip Hammond sur la situation au Mali, les représentants de deux Chambres ont exprimé leurs préoccupations sur la durée du conflit au Sahel qui risque de prendre la tournure des guerres d'Afghanistan et du Vietnam. M. Hammond a reconnu qu'il y avait un risque d'enlisement au Mali, mais a insisté pour dire que la Grande-Bretagne avait "un devoir absolu" d'intervenir contre les terroristes. Le ministre de la Défense a souligné le fait que le rôle de la Grande-Bretagne dans le conflit était "dans l'intérêt national" promettant des résultatpositifs. Selon lui, le Royaume-Uni a un intérêt évident de voir la stabilité au Mali et de veiller que "son territoire ne devienne pas un espace non gouverné propice a Al-Qaïda et ses associés pour organiser des attaques contre l'Occident", a-t-il dit. John Baron, député conservateur, a averti M. Hammond que la Grande-Bretagne pourrait être entraînée dans un conflit "toujours plus complexe et profond qui risque de s'éterniser". Quant a Jim Murphy, représentant du parti Travailliste de l'opposition, en charge des questions de sécurité, il a affirmé que les Britanniques étaient las des conflits a l'étranger dans lesquels s'implique le Royaume Uni. "Nous sommes intervenus en Afghanistan et en Irak il y a dix ans. Or la situation est loin d'être réglée dans ces deux pays à ce jour", a-t-il affirmé. Selon lui, en intervenant en Afghanistan, la Grande Bretagne n'a fait que rapprocher le terrorisme a nos portes. "Loin d'être anéanti, le problème du terrorisme a été transféré vers une autre région du monde, et a quel prix", a-t-il déploré. Par ailleurs, l'ancien ministre britannique du Travail, Frank Dobson a suggéré que le Mali pourrait devenir pour la Grande-Bretagne ce que le Vietnam fut pour les Etats Unis. "D'autant, dira-t-il, qu'au Vietnam, les Américains avaient commencé à l'époque, par un rôle limité a la formation militaire". Des représentants d'autres partis ont soulevé pour leur part, la question de la sécurité des formateurs britanniques au Mali. "Même si le gouvernement affirme qu'elle sera assurée par les Français, il y a un risque potentiel d'entraînement dans le conflit armé", ont-ils soutenu.