Après l'échec des concertations entre les différents acteurs politiques, notamment autour du consensus sur le remaniement ministériel et l'élargissement de la coalition, la Tunisie se retrouve dans une impasse politique susceptible d'accentuer les risques découlant d'une situation sécuritaire précaire, soulignent les acteurs de la scène politique. Face à cette impasse et en l'absence d'un compromis autour du remaniement ministériel, le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, secrétaire général du mouvement d'Ennahda a proposé une formation gouvernementale à soumettre à l'Assemblée nationale constituante (ANC) pour adoption. Il est à rappeler que plusieurs contacts ont été menés durant les dernières semaines entre les différents acteurs politiques tunisiens dans le but de dégager un consensus à même de garantir la réussite de processus de la transition dans le sens de l'organisation d'élections présidentielle et parlementaires et la mise en place d'institutions constitutionnelles stables. A cet effet, l'exécutif a souligné l'importance de "ne pas prolonger" la période de transition et d'organiser des élections l'été prochain car la situation "ne peut plus perdurer". Cependant, l'échec des concertations à dégager un consensus concernant le remaniement ministériel confirme selon les observateurs, "les tensions" au sein de la Troïka au pouvoir après le refus exprimé par la majorité des courants politiques du pays d'y adhérer pour continuer la transition. Par ailleurs, le gouvernement tunisien enregistre une vacance de postes ministériels depuis plusieurs mois notamment après la démission en juin dernier de Mohamed Abou, ministre de la réforme administrative (Parti du Congrès) et de Hocine Dilmassi en juillet dernier, ministre des Finances (parti Ettakatoul). Ces deux formations font partie de l'alliance gouvernementale. Plusieurs partis politiques appellent depuis des mois à un remaniement ministériel" préconisant que les ministères de souveraineté soient confiés à des personnalités indépendantes pour assurer leur impartialité. Suite au démantèlement de réseaux terroristes, l'arrestation de plusieurs terroristes et la découverte d'importantes quantités d'armes en provenance de Libye, les unités de l'armée tunisienne ont renforcé leur présence notamment sur la bande frontalière entre la Tunisie et la Libye. Les différents acteurs de la classe politique en Tunisie étaient unanimes à dire que l'activité de ces réseaux terroristes a connu une recrudescence après la "révolution du jasmin" profitant de l'instabilité du pays notamment avec la libre circulation des armes après la chute du régime de Mouammar El-Gueddafi en Libye. Dans les régions sud du pays, des mesures de sécurité rigoureuses ont été prises pour assurer la protection des infrastructures pétrolières et gazières contre tout acte terroriste ciblant ces champs et des unités militaires tunisiennes "d'élites" ont été déployées sur les sites importants pour protéger les champs de pétrole et de gaz dans le périmètre saharien du pays. Selon des déclarations officielles, ces mesures préventives ont été prises en raison des affrontements en cours actuellement au nord du Mali et également au terme de la réunion tripartite entre les chefs de gouvernement de Tunisie, de Libye et d'Algérie, dans la ville libyenne de Ghadamès, le 12 janvier 2013. Auparavant les autorités tunisiennes avaient exprimé leurs "préoccupations" quant aux "répercutions" de la crise malienne sur les pays voisins et sur la stabilité dans la région, appelant à "unifier" les politiques sécuritaires des pays du Maghreb et les pays africains du Sahel "pour faire face à la situations". Devant cette situation, les autorités tunisiennes ont appelé toutes les forces nationales et les composantes de la société civile à "assumer leurs responsabilités et à unifier les efforts pour faire face à la violence et au terrorisme.