Plusieurs forces politiques en Egypte, entre opposition et islamistes alliés du pouvoir ont adopté, lors d'une réunion à Al-Azhar, un document de principe portant sur la non-violence et prônant le dialogue comme seule voie pour sortir de la crise. Ont adhéré à ce document ayant sanctionné cette réunion organisée par Al-Azhar à l'initiative de la jeunesse de la révolution, des partis politiques, y compris ceux de l'opposition, pour établir un dialogue national "sérieux" sans préalables et avec un agenda. Ils ont convenu d'adopter un dialogue inclusif englobant toutes les questions avec l'engagement de tous à faire des concessions. La réunion d'Al-Azhar qui s'inscrit dans le cadre des développements survenus dans le pays pour rechercher des issues à la crise sécuritaire et politique, a vu la participation de chefs de partis politiques, dont le Front de salut national (FSN), principale coalition de l'opposition, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), les représentants de courants salafistes, des dirigeants du parti des Frères musulmans ainsi que des personnalités nationales et religieuses. Après l'échec du dialogue auquel a appelé le président Mohamed Morsi, plusieurs démarches ont été initiées en faveur d'un consensus politique par des partis et des personnalités, parallèlement aux appels à l'apaisement sécuritaire et la levée de l'état d'urgence dont les initiatives de Mohamed el-Baradei, chef du parti Eddoustour, du front du salut national, du parti Ennour (salafiste) outre le document d'Al-Azhar. El-Baradei avait proposé des assises de dialogue entre le président Morsi et les partis politiques avec la participation des ministres de la Défense et de l'Intérieur pour prendre des mesures d'urgence visant à mettre fin à la violence. Par ailleurs, le Front du salut national a conclu un accord avec le parti Ennour, ancien allié des Frères musulmans portant sur une initiative sur la formation d'un gouvernement d'union nationale, la mise en place d'une commission pour l'amendement de certains articles de la constitution controversée et d'une commission d'enquête sur les évènements. Une initiative largement critiquée par les dirigeants du PLJ. De son côté, Ali Esselmi, un des dirigeants du parti du Front et ancien vice-président du Conseil des ministres, a estimé que les initiatives de dialogue visaient, dans leur ensemble, une solution à la crise basée sur un changement de l'actuel gouvernement et l'installation d'un gouvernement d'union nationale. Il a indiqué dans des déclarations à la presse que les forces politiques avaient tardé à lancer leur initiative ajoutant que la balle était dans le camp du pouvoir qui doit faire preuve de sérieux dans son appel au dialogue. Des mesures ont été prises dans le sens de l'allègement du dispositif sécuritaire à l'instar de la réduction des heures du couvre-feu dans les gouvernorats de Suez et d'Al Ismailiya à la demande des habitants et de plusieurs forces politiques. L'Egypte vit au rythme de violentes manifestations. Les manifestations que connait l'Egypte depuis quelques jours sont les plus violentes enregistrées depuis le 25 janvier, en ce sens qu'elles sont marquées par des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre dans plus de 14 gouvernorats. Les plus violentes ont été enregistrées à Suez, au Caire, à Alexandrie et à Port Said avec des dizaines de morts et des centaines de morts.