Le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du M23 ont passé en revue l'accord de paix qu'ils avaient signé en 2009, a indiqué mercredi la médiation ougandaise à Kampala. Cet examen de l'accord de paix, en vertu duquel d'ex-rebelles tutsi congolais qui forment aujourd'hui le gros du M23 avaient été intégrés dans l'armée de RDC, est l'une des étapes devant conduire à la signature d'un nouvel accord entre les deux parties. "Le gouvernement de la RDC et le M23 ont (...) adopté un rapport sur l'accord de paix du 23 mars 2009," a déclaré le ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga. Les hommes du M23 (mouvement du 23 mars, en référence à la date de signature de l'accord de 2009) se sont mutinés en avril et combattent depuis l'armée de RDC dans la riche province minière congolaise du Nord-Kivu (est). L'une de leurs grandes revendications est précisément une meilleure application de l'accord de 2009. Cet accord prévoyait notamment des affectations géographiques, des grades militaires pour les ex-rebelles, qui, disent-ils, ne se sont pas matérialisés. Fin 2012, le M23 a lancé une offensive sur la capitale du Nord-Kivu, Goma, et ne s'est retiré de la ville qu'après avoir obtenu la garantie de négociations avec Kinshasa. Ces négociations, laborieuses, se tiennent sous l'égide d'une médiation des pays des Grands Lacs, orchestrée par l'Ouganda. Selon le ministre ougandais de la Défense, les deux parties ont convenu que 20 des 35 articles de l'accord de 2009 avaient été appliqués soit de façon incomplète, soit pas du tout. Mais elles ont aussi convenu que l'accord restait d'actualité. M. Kiyonga n'a pas donné la liste des 20 articles en question. Le M23 et les autorités de Kinshasa vont désormais devoir se pencher sur des questions sécuritaires concernant l'est de la RDC, une région qui depuis des décennies vit au rythme de rébellions, mutineries et guerres régionales. Parmi ces questions, selon M. Kiyonga, une possible réintégration des mutins dans l'armée régulière congolaise.