Les efforts diplomatiques visant à mettre fin à la crise qui secoue la Syrie depuis près de deux ans se poursuivent, alors que les combats entre forces gouvernementales et rebelles ne connaissent pas de répit. Dans le cadre des tentatives de sortie de crise, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, a rencontré dimanche l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, M. Lakhdar Brahimi, en visite au Caire, pour débattre des moyens à même de résoudre le conflit dans ce pays. Le médiateur international a informé M. Al-Arabi des résultats de ses dernières tournées dans le monde arabe ainsi qu'à l'étranger, selon un responsable de la Ligue arabe. Mercredi dernier, le représentant spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe M. Brahimi avait affirmé à Alger, que la situation en Syrie "est mauvaise et empire", soulignant qu'il poursuivra sa mission "en dépit des difficultés" auxquelles il est confronté. A l'issue de l'audience que lui a accordée le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, M. Brahimi avait souligné que "le seul et principal souci" de ce dernier "est que le peuple syrien retrouve sécurité et stabilité". Parallèlement, le président syrien Bachar al-Assad, qui fait face depuis mars 2011 à une révolte populaire qui s'est transformée au fil des mois en conflit armé, a procédé samedi à un nouveau remaniement ministériel. Ainsi, M. al-Assad, a décidé de séparer les ministères du Travail et des Affaires Sociales et de changer les titulaires des portefeuilles du Pétrole, des Finances, de l'Habitat, de l'Agriculture et des Travaux publics. Ce changement s'inscrit dans le cadre des réformes initiées par Damas en vue de sortir de la crise qui a fait, selon l'ONU, plus de 60.000 morts et poussé plus de 700.000 Syriens à se réfugier dans les pays limitrophes. Damas pour un dialogue sans conditions Le remaniement est intervenu au lendemain de l'annonce par le gouvernement syrien de sa disposition à dialoguer avec ses adversaires sans "conditions préalables". "La porte est ouverte, la table de négociations est là, bienvenue à tout Syrien qui veut dialoguer avec nous, nous sommes sérieux concernant la question du dialogue", a affirmé vendredi le ministre de l'Information Omrane al-Zohbi, dans un entretien avec la télévision d'Etat syrienne. "Quand on parle de dialogue, il s'agit d'un dialogue sans condition, qui n'exclut personne, (...) il ne faut pas qu'il y ait de conditions préalables", a-t-il insisté en réaction à l'offre de négociations du chef de l'opposition Ahmed Moaz al-Khatib. Ce dernier qui a été élu fin 2012 à la tête de la coalition de l'opposition, avait annoncé être prêt à entamer, sous conditions, un dialogue avec Damas, proposition qu'il a réitérée à Munich, en Allemagne, lors de la 49e Conférence sur la sécurité. M. Khatib avait également accordé aux autorités un délai jusqu'à ce dimanche pour libérer toutes les prisonnières détenues par le gouvernement, à défaut de quoi il retirerait son offre de dialogue avec Damas. Bombardements et combats sans cesse Sur le terrain, les combats ne connaissent pas de répit. Des raids aériens ont visé samedi la province de Damas et des combats ont eu lieu dans l'est de la capitale, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). De plus, les forces gouvernementales ont bombardé les environs de l'aéroport militaire Menagh près d'Alep, dans le nord, où les rebelles, qui tentaient d'y avancer, se sont affrontés au sol avec les soldats, a ajouté cette ONG. Selon un bilan provisoire de l'ONG, 90 personnes ont été tuées durant la seule journée de samedi dans les violences à travers la Syrie. Sur le plan humanitaire, quelque cinq mille Syriens fuient quotidiennement leur pays pour échapper aux hostilités et la crise, selon le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR). "Avant, on était confrontés à plusieurs centaines de demandes d'enregistrement par jour, aujourd'hui, ce sont plusieurs milliers", avait déploré vendredi un porte-parole du HCR. En décembre dernier, l'ONU avait déclaré s'attendre à ce que le nombre de réfugiés syriens dans les pays voisins (Liban, Jordanie, Turquie, Egypte) atteigne un total de 1,1 million d'ici juin prochain si le conflit ne cessait pas.