Les 22 détenus sahraouis dans la prison de Salé, sur les 25 dits du groupe Gdeim Izik ayant écopé dernièrement de lourdes peines de prison après avoir comparu devant un tribunal militaire à Rabat, font l'objet depuis d'une "politique de vengeance" de la part de l'administration pénitentiaire, a-t-on appris lundi auprès d'une association basée à Paris. Selon le secrétaire général de l'Association de défense des droits de l'homme au Maroc (ASDHOM), l'administration pénitentiaire de la prison de Salé 1 où sont détenus les 22 Sahraouis (sur les 25, un a été condamné par contumace et deux autres à la peine déjà couverte par la détention préventive) a commencé sa "politique de vengeance". Il a souligné que le 20 février, l'administration pénitentiaire a procédé à une "fouille sans ménagement des cellules accompagnée d'insultes et de violences pour obliger les détenus de signer des procès-verbaux qui, selon les familles, contiennent des faits fabriqués et falsifiés". La même source cite, dans un communiqué parvenu à l'APS, les cas de Mohamed Embarek Lafkir (25 ans de prison ferme) qui a été "violenté et frappé à la tête après avoir été attaché à une porte en métal, les mains menottées", et d'Abdallahi Lekhfawni (perpétuité) qui a été, lui, "victime de violence avant d'être jeté dans un cachot". Selon l'ASDHOM, les détenus, militants sahraouis des droits de l'homme, ont été "tous interdits de visite et privés de recréation". Le secrétaire général de l'Association a relevé que, lors de leurs procès déjà, les détenus ont rappelé la torture et le mauvais traitement et dégradant auquel ils étaient soumis quand ils étaient à la prison de Salé 2 avant leur transfert, mais, regrette-t-il, le président du tribunal militaire "n'en a pas tenu compte". "Il semble dès lors que la politique de la vengeance est la seule qui vaille", a-t-il estimé. Le tribunal militaire de Rabat avait condamné, le 17 février dernier, neuf prévenus sahraouis à la réclusion à perpétuité, quatre à 30 ans de prison, huit à 25 ans, deux à 20 ans d'emprisonnement et deux autres prévenus à la peine correspondant à la durée de la détention préventive qui a duré 27 mois. Les mis en cause avaient été incarcérés depuis les évènements du camp de Gdeim Izik, proche de Laayoune dans le Sahara occidental occupé où ils avaient participé, en novembre 2010, à l'organisation d'un camp de protestation pacifique.