La secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, a prévenu lundi qu'une éventuelle mise en £uvre de la ‘‘séquestration'' compromettrait le dispositif sécuritaire de lutte contre le terrorisme aux Etats-Unis. La ‘‘séquestration'' est un dispositif qui prévoit qu'en cas de désaccord entre la Maison-Blanche et les Républicains, avant le 1er mars, sur les modalités de réduction du déficit budgétaire, des mesures de coupes dans les dépenses fédérales seront déclenchées automatiquement à partir de vendredi prochain. Il s'agira de l'annulation de dépenses publiques dans plusieurs secteurs pour un montant de 1.200 milliards de dollars sur dix années dont 85 milliards de dollars dès mars 2013 avec la mise en congé sans solde de plus de 800.000 fonctionnaires. ‘‘Je ne pense pas que nous pourrions maintenir le même niveau de sécurité dans tous les lieux à travers le pays avec les mesures de séquestration'', a déclaré Mme Napolitano. En effet, ces réductions budgétaires frapperaient également le Pentagone, le ministère de la Justice et d'autres agences de sécurité nationale des Etats-Unis. ‘‘Je pense que si vous regardez la combinaison de l'effet sur les départements respectivement de la Sécurité intérieure, de la Justice et de la Défense, nous aurons des impacts réels sur la solidité de notre position défensive'', a-t-elle encore souligné devant la presse à la Maison Blanche. Ces mises en garde de Mme Napolitano s'ajoutent à celles lancées depuis ces derniers jours par le président Barack Obama pour faire pression sur le Congrès à adopter un accord qui permettrait d'éviter cette cure d'austérité. Plus tôt, le président Obama a exhorté les gouverneurs des 50 Etats du pays, réunis à Washington pour leur rencontre annuelle, à faire pression sur leurs élus au Congrès afin de parvenir à un compromis. Pour s'en défendre, les républicains ont indiqué que la Maison Blanche tentait d'‘‘effrayer'' le peuple américain en recourant à ‘‘des tactiques alarmistes''. "Mon conseil pour le président Obama est d'arrêter cette campagne, et de cesser la mobilisation de ses ministres pour effrayer le peuple américain'', a déclaré à la presse un gouverneur républicain, ajoutant que M. Obama devrait ‘‘se retrousser les manches et faire le difficile travail de gouverner". Interrogée sur ces commentaires, Mme Napolitano a réfuté que le gouvernement userait de tactiques alarmistes : ‘‘Je ne suis pas ici pour faire peur aux gens, je suis ici pour informer et permettre aux gens de commencer à se préparer à cette situation'', a-t-elle déclaré. En fait, la difficulté des rudes négociations qui s'annoncent dans les tout prochains jours entre les deux camps réside dans le fait que les républicains considèrent avec intransigeance que toute nouvelle hausse des impôts est hors de question après celle concédée en décembre dernier, alors que le gouvernement avance qu'un compromis est impossible sans une augmentation des taxes pour les riches.