La reprise économique en cours aux Etats-Unis est vraisemblablement la meilleure à laquelle on pouvait s'attendre, a déclaré Jeffrey Lacker, un des dirigeants de la banque centrale américaine (Fed). Depuis la fin de la récession, en juin 2009, le produit intérieur brut du pays "a crû a un taux moyen annuel de 2,2%", qui "est largement perçu comme décevant", a déclaré M. Lacker, dans un discours, selon le texte de son allocution transmis à la presse. Cependant, "si l'on s'intéresse avec le recul à la façon dont les autres économies avancées se sont comportées après une récession liée à un effondrement des cours du logement (comme ce fut le cas en 2007-2009), on voit que l'expansion économique actuelle des Etats-Unis correspond à la règle", ajoute le texte de M. Lacker. Selon lui, la reprise actuelle "pourrait bien être la meilleure à laquelle nous pouvions nous attendre". Pour 2013, M. Lacker, qui préside l'antenne de la Fed à Richmond, en Virginie (Est des Etats-Unis), prévoit que le PIB américain progressera "d'environ 2%". Il estime que la croissance pourrait s'accélérer en 2014 si, entre autres conditions nécessaires, Washington parvient à dissiper un certain nombre d'incertitudes liées à l'évolution de la politique budgétaire américaine, et l'Europe sort de la récession cette année, comme cela lui semble possible. Un chef républicain menace d'user "tous les moyens" pour baisser le déficit Le chef des sénateurs républicains a averti, avant-hier, qu'il utiliserait "tous les moyens à sa disposition", y compris de voter contre le relèvement du plafond de la dette, pour contraindre le président Barack Obama à réduire les dépenses américaines. "Si le président ne nous conduit pas vers la réduction de cette addiction à des dépenses massives dont nous souffrons, alors nous devrons utiliser tous les moyens dont nous disposons", a déclaré Mitch McConnell sur la chaîne CBS. Se refusant à plus de précision, il a simplement estimé que "le plafond de la dette" était l'une de ces possibilités. Il a fait ainsi référence au report de deux mois des coupes de 100 milliards de dollars des dépenses militaires et intérieures dans le cadre du compromis budgétaire arraché au Congrès le 1er janvier pour éviter "le mur budgétaire". Mais républicains et exécutif démocrate n'ont rien décidé sur le plafond légal de la dette, atteint le 31 décembre et qui devra être relevé d'ici à la fin du trimestre pour éviter un défaut de paiement. Son relèvement (une prérogative du Congrès) est nécessaire pour permettre au gouvernement d'emprunter au-delà du premier trimestre. A l'été 2011, les Etats-Unis avaient été confrontés au même problème quand élus républicains et Maison Blanche avaient tardé à s'entendre sur la dette américaine. La note du pays avait été abaissée par une agence de notation financière, a rappelé, samedi, le président Obama. Ce dernier a mis en garde les élus républicains contre le "jeu dangereux", pour l'économie des Etats-Unis qui consisterait à lier le plafond de la dette aux négociations sur le déficit. "Si le Congrès refuse d'autoriser les Etats-Unis à régler ses factures à temps, les conséquences pour l'économie mondiale pourraient être catastrophiques", a affirmé le président démocrate, précisant qu'il "ne négocierait pas avec le Congrès sur la nécessité d'acquitter des factures induites par des lois déjà adoptées".