Les services de sécurité tunisiens sont parvenus à identifier le meurtrier présumé, en fuite, de l'opposant Chokri Belaid, et à arrêter un groupe de quatre individus appartenant à la mouvance salafiste radicale soupçonnés d'avoir apporté une aide à l'assassin, a indiqué mardi le ministre de l'Intérieur, Ali Larayedh. Au cours d'une conférence de presse, le ministre tunisien de l'Intérieur qui est chargé de former le futur Gouvernement, a affirmé que les forces de sécurité, "après avoir identifié l'assassin présumé de l'opposant Chokri Belaid, continuent de le pourchasser, et arrêté quatre complices dont l'âge varie entre 26 et 34 ans, appartenant tous à la mouvance salafiste extrémiste soupçonnés d'avoir aidé à l'assassinat de Chokri Belaid" le 6 février dernier. Selon le ministre, les quatre complices ont effectué une opération de repérage et de surveillance de la victime pendant quelques jours, alors que l'un d'eux avait reconnu avoir aidé l'assassin à fuir immédiatement après avoir commis le meurtre. Les investigations se poursuivent toujours pour connaître les circonstances du meurtre et traduire les criminels devant la justice, a ajouté M. Larayedh, qui a démenti "l'existence de la moindre preuve de l'implication d'une partie étrangère" dans cette affaire. Le ministre tunisien de l'intérieur a souligné également que la découverte des tueurs de Chokri Belaid "constituait un motif de compassion à l'égard de la famille du défunt et de tous les Tunisiens qui ont été bouleversés par cet assassinat politique odieux", saluant le "professionnalisme" dont ont fait preuve les services de sécurité et "l'impartialité" de la justice. Dans ce sillage, le ministre tunisien de l'intérieur a appelé les différentes parties politiques "à ne pas exploiter cet assassinat politique", soulignant que le but de son département "est arrêter les criminels et de les juger". Au lendemain de l'assassinat de Chokri Belaid, la Tunisie a connu une vive tension marquée notamment par une grève générale dans tout le pays, des manifestations dans la plupart des gouvernorats pour condamner le meurtre, et la démission de l'ex-premier ministre Hamadi Jebali de son poste.