Les autorités congolaises ont appelé le mouvement rebelle "M23" à "mettre fin à son existence" après la signature dimanche d'un accord-cadre dans la capitale éthiopienne Addis Abeba en vue de rétablir la paix dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). L'accord d'Addis-Abeba prévoit "le respect total de la souveraineté de la RDC", aussi le M23 doit "mettre fin à son existence en se conformant aux lois de la RDC", a affirmé à la presse le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, en compagnie du ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda. M. Mende a indiqué que les affrontements qui ont opposé dimanche soir des factions rivales du mouvement rebelle ont fait 17 morts. Ces heurts, selon une source militaire occidentale, sont liés à des divergences au sein du mouvement rebelle, notamment suite à l'accord-cadre qui a été signé dimanche à Addis Abeba pour garantir la paix dans cette région. Ils ont opposé des partisans du général Sultani Makenga, chef militaire du M23, à ceux de Jean-Marie Runiga, chef politique. Ce dernier aurait déjà, il y a plusieurs jours, annoncé son intention de reprendre la lutte armée alors que les discussions ouvertes à Kampala entre Kinshasa et le M23 piétinent. Makenga s'y serait opposé et les deux hommes sont allés s'en expliquer à Kigali en milieu de semaine, selon une source occidentale à Goma. A leur retour, Runiga a été placé en résidence surveillée à Bunagana, ville frontière entre la RDC et l'Ouganda, d'après la même source. "Le M23 souffre de ses propres contradictions, il doit cesser d'exister (...) Dans tous les cas, cet accord signifie la fin de l'existence de tous les groupes armés", a ajouté M. Mende. Dimanche, onze pays africains ont signé à Addis Abeba un accord cadre destiné à ramener la paix dans l'Est congolais et dans la région des Grands Lacs. L'accord vise à remédier aux "causes profondes des violences récurrentes" en RDC et prévoit un renforcement des capacités de la MONUSCO (Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC), et un engagement des Etats de la région des Grands Lacs à "ne soutenir, financer ou abriter aucun groupe armé ou individu contribuant à déstabiliser" l'est congolais. Il encourage également une série de réformes en vue de l'instauration d'un Etat de droit dans l'Est de la RDC où les institutions gouvernementales sont particulièrement faibles.