Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a affirmé mercredi que des pays voisins de la République démocratique du Congo (RDC) continuaient de soutenir des groupes rebelles dans l'est de la RDC, les menaçant d'avoir à en subir les "conséquences". Dans un rapport au Conseil de sécurité, M. Ban demande aussi le soutien de la communauté internationale pour créer au sein de la Monusco (Mission de l'ONU en RDC) une "brigade d'intervention" qui opérerait contre les groupes rebelles comme le M23. M. Ban ne nomme pas les pays soutenant les rebelles et ne précise pas les "conséquences" auxquels ils s'exposent. Mais il écrit que "le soutien persistant de pays voisins à des groupes armés continue d'être une source grave d'instabilité et devrait avoir des conséquences concrètes pour les responsables". Des experts onusiens affirment que les rebelles du M23 — qui ont pris l'an dernier Goma (est de la RDC) avant de se retirer — ont été aidés et armés par le Rwanda et l'Ouganda, ce que ces deux pays démentent. Ce rapport a été terminé après la signature dimanche à Addis Abeba d'un accord par onze pays de la région, dont le Rwanda et l'Ouganda, pour tenter de stabiliser l'est de la RDC, en proie à des rebellions depuis deux décennies. L'accord d'Addis Abeba appelle les pays de la région "à ne pas tolérer ni porter assistance ou soutien à aucune forme de groupe armé" en RDC. "Je reconnais que les préoccupations et les intérêts légitimes de tous les pays voisins doivent être pris en compte dans le cadre d'un règlement politique durable dans la région de Grands lacs", écrit M. Ban. Mais "un soutien extérieur à un groupe armé quel qu'il soit opérant dans l'est de la RDC constitue une violation inacceptable de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la RDC et nuit gravement à la stabilité de la région dans son ensemble". L'émissaire spécial de l'ONU pour les Grands lacs, que M. Ban a l'intention de nommer, devra chercher à "garantir la non ingérence dans les affaires intérieures" des autres pays et neutraliser la menace des groupes armés, précise le rapport. M. Ban donne aussi des détails sur la future "brigade d'intervention" qui devrait compter 2.500 hommes et "mènera des opérations offensives ciblées", par elle-même ou aux côtés de l'armée congolaise. Elle aura besoin de deux hélicoptères d'attaque supplémentaires et de quatre hélicoptères de transport. La Monusco, forte de 17.000 hommes, a été critiquée pour n'avoir pas pu mettre fin aux violences dans l'est du pays, riche en minerais, où depuis avril 2012 l'armée congolaise lutte contre le Mouvement du 23 mars (M23).