Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, a estimé mardi à Alger que la participation de la femme à la vie politique, économique et culturelle était une "question vitale" pour l'Algérie. L'Algérie ne peut faire "accélérer le rythme du développement ni se libérer des chaînes de la régression et de la dépendance si la moitié de sa société est paralysée et privée de participer à la promotion et au développement de son pays", a indiqué M. Ould Khelifa dans une allocution lors de la journée d'étude sur "La relance de la participation de la femme dans le domaine politique" à l'occasion de la journée mondiale de la femme célébrée le 8 mars. "Une grande partie de cette mission incombe sans aucun doute aux partis politiques, aux organisations de la société civile, aux médias et aux établissements éducatifs et culturels dont nous comptons sur leur action à faire progresser les mentalités et à dépasser les préjugés et les opinions régressives", a-t-il précisé. Il a souligné également que les réformes "globales et profondes", initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ont ouvert à la femme "les portes d'une représentation sans précédent au sein des instances élues y compris au Parlement". "Le taux de représentation est supérieur à 30% alors qu'il n'était que de 7% environ lors de la précédente législature", a-t-il encore dit avant d'affirmer que cette représentation "a suscité l'attention, voire l'admiration, de nombreuses délégations en visite à notre Assemblée". D'autre part, M. Ould Khelifa a indiqué que "les précieux acquis des femmes sont les résultats des efforts déployés par l'Etat au cours des cinquante dernières années, à travers la généralisation de l'enseignement gratuit dans les villes, les villages et le grand Sud", rappelant que "le taux des femmes actives dépasse celui des hommes dans un certain nombre de secteurs". Il a cité "le dernier amendement par l'article 31 bis qui a institué le quota du tiers au niveau des assemblées élues", rappelant par la même, que la Constitution "a donné à la femme la clé du présent et de l'avenir afin d'asseoir sa position dans les différents domaines politiques, économiques et culturels". "Si la femme a reçu le flambeau, le système du quota ne devrait pas être une fin en soi mais un simple moyen d'accès au progrès", a poursuivi le président de l'APN au sujet du système du "quota". Il a rappelé en outre "les nombreux droits acquis par la femme devenus évidents tels que l'égalité de rémunération avec les hommes occupant les mêmes postes et les mêmes responsabilités par rapport à d'autres pays". Par ailleurs, il a évoqué les difficultés auxquels fait face la femme et qui sont dues à une "mentalité rétrograde totalement étrangère à notre religion qui considère la femme comme partenaire de l'homme et non pas un être tributaire". "Certains comportements que l'on observe tels que le harcèlement et la violence ainsi que d'autres dérives comme le kidnapping sont des phénomènes propres à une société en proie aux difficultés du quotidien et en quête d'équilibre, une société en mutation, partagée entre sa culture, son passé historique qui honore la femme et l'image donnée de la femme outre Méditerranée et outre Atlantique où elle apparaît parfois comme un vulgaire objet de séduction", a-t-il ajouté. A la fin de son allocution, M. Ould Khelifa a adressé "ses salutations à la femme palestinienne qui lutte aux côtés de ses frères militants contre l'oppression, le racisme, l'incarcération et la déportation".