Le Soudan du sud continue de se heurter à plusieurs défis de taille, en particulier des violences intercommunautaires, des activités des groupes armés et une crise humanitaire, a affirmé la Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour ce pays, Mme Hilde Johnson. Intervenant devant le Conseil de sécurité pour faire le point de situation du Soudan du sud, indépendant depuis juillet 2011 après sa sécession du Soudan, Mme Johnson a souligné que la situation à Jonglei restait source d'inquiétude et posait des problèmes complexes à la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSS) et au gouvernement sud-soudanais. ''Le dialogue est en passe d'être rompu avec le groupe armé de David Yau Yau'', a-t-elle prévenu, faisant allusion au chef de l'insurrection issue de la minorité ethnique des Murle, en butte aux Lou Nuer, rappelant l'attaque meurtrière de février dernier dans la localité de Walgak, où plus de 100 civils et plusieurs soldats de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) ont trouvé la mort. Par ailleurs, si les relations entre le Soudan du Sud et le Soudan restent tendues, les accords signés en mars en cours sur la coopération devraient conduire à une amélioration de la situation sur le terrain, a estimé Mme Johnson. Selon elle, la levée de certaines mesures d'austérité, couplée au redémarrage de la production pétrolière, ''devrait créer un environnement propice aux progrès dans d'autres questions politiques et sécuritaires''. Mais le Soudan du Sud est également le théâtre d'une crise humanitaire d'envergure, a-t-elle souligné. De nombreux réfugiés en provenance des Etats soudanais du Kordofan méridional et du Nil Bleu y affluent, pas moins de 14.000 nouveaux arrivants ayant été dénombrés depuis le début 2013, alors que les camps existants peinent à les accueillir. Malgré ces difficultés, a-t-elle jugé, ''le Soudan du Sud continue de poser les bases d'un Etat démocratique viable''. En janvier, des consultations nationales ont été lancées au sujet du projet de politique nationale de sécurité. Le programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) sera, lui, inauguré le 15 avril, a annoncé Mme Johnson, qui a salué l'engagement de l'Assemblée nationale à jouer son rôle de manière plus équilibrée. Dans un contexte d'austérité, le gouvernement a pris des mesures pour stabiliser l'économie, en prévoyant notamment une réduction de moitié des dépenses de l'Etat. Mais l'aide des donateurs sera nécessaire pour combler le déficit fiscal, a-t-elle prévenu, avant de les inviter à prendre part à la Conférence de Washington qui se tiendra les 16 et 17 avril prochains afin de mobiliser des fonds à l'appui du Soudan du Sud.