La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a annoncé vendredi le déploiement de casques bleus et d'experts civils dans les zones instables de la province de Jonglei, où des affrontements intercommunautaires meurtriers ont lieu récemment. Les casques bleus vont travailler étroitement avec l'armée du Soudan du sud, qui a aussi déployé des troupes dans ces zones, pour empêcher toutes manifestations violentes, a précisé la Minuss. Son personnel civil aura un rôle de soutien aux efforts pour une réconciliation locale. Selon les informations disponibles, 600 personnes auraient perdu la vie et des dizaines de milliers de têtes de bétail auraient été volées depuis le 19 août lors d'affrontements opposant les communautés Murle et Lou Nuer dans le comté d'Uror. «Je réitère mon appel aux parties prenantes à faire preuve de retenue. Les efforts de réconciliation doivent redoubler. Le personnel civil de la Minuss tend la main aux chefs communautaires dans les zones affectées pour soutenir ce processus. Nous sommes prêts à soutenir le gouvernement et les autorités régionales dans toutes leurs actions pour rétablir la paix et la stabilité. Nous déployons des casques bleus supplémentaires en équipes mobiles dans les zones les plus instables de l'Etat de Jonglei pour soutenir ces efforts. La sécurité des populations est primordiale», a déclaré la représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour le Soudan du Sud, Hilde Johnson. Des vols de reconnaissance au-dessus des zones affectées par le conflit sont effectués quotidiennement par la Minuss. Ils permettront de connaître la situation au sol et aideront à éviter de nouvelles éruptions de violence. De son côté, le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) a exprimé sa préoccupation sur les affrontements, qui en plus des 600 morts auraient blessé plus de 850 personnes. 200 enfants auraient été enlevés et plus de 7900 maisons auraient été brûlées, causant le déplacement de quelques 26 000 personnes.