Le montage poétique ‘‘Boussalat et'tih'‘ (la boussole de l'errance) a été présenté mercredi à Alger au Théâtre national algérien (TNA), par un trio de comédiens dans une langue poétique plaidant pour plus d'élan dans l'expression artistique, à l'occasion de la Journée mondiale du Théâtre, célébrée le 27 mars de chaque année. Adapté par Ali Abdoun et Lamis Saidi d'un recueil de nouvelles de Abderrezak Boukebba, le montage poétique est interprété par Sofiane Atia, dans le rôle d'‘‘El walhy'‘, Djamila Bahr dans celui de Shahrazed et Sali jouant le personnage de ‘‘Chaïtana'‘ dans une mise en scène de Ali Abdoun. El walhi, romancier et poète de son état, vit un conflit interne provoqué par ‘‘Sahahrazed'‘ et ‘‘Chaïtana'‘, deux muses représentant deux styles d'écriture qui s'opposent créant l'éparpillement de soi et laissant l'Envie de s'exprimer dans la perplexité, entre le conservatisme dogmatique de l'une, et l'incitation à donner libre court à ses idées de l'autre. Dans un lyrisme poétique, l'une après l'autre, les deux muses y vont de leurs argumentaires usant de métaphores et de tournures dans une éloquence véhémente et persuasive qui entraîne un sentiment de rupture intérieure dans l'âme en peine d'El walhy . Chaïtana, entretenant la dualité avec Shahrazed, fait valoir le corps d'El walhy dans un langage émaillé de suggestions érotiques réveillant des tentations qui disqualifieront les exigences de sa rivale. Le talent et l'amour finiront par l'emporter sur le conservatisme archaïque donnant ainsi l'élan lyrique nécessaire au poète pour exprimer ses états d'âme dans une liberté quasi absolue. Dans une scénographie conçue par Ali Abdoun, l'idée de l'éparpillement et du désordre est reproduite, à travers de grandes boîtes en carton ouvertes et empilées les unes au-dessus des autres. Surgissant des décors, Chergui Zakaria au violon et Yazid Bekkari à la guitare, tous deux venus de Mascara, ont agrémenté les atmosphères de ‘‘Boussalat et'tih'‘, par des illustrations musicales qui ont accompagné le spleen d'Al walhy, l'esprit conservateur et entreprenant de Shahrazed et la pensée incitative et subversive de Chaïtana. Les échanges entre comédiens sont restés dans le registre de la prose avec, cependant, une plus grande liberté dans le propos repoussant davantage les limites de la langue intermédiaire pratiquée sur les planches. Auparavant, le message international de la journée mondiale du Théâtre 2013, écrit par l'écrivain, dramaturge et metteur en scène italien, Dario Fo Prix Nobel de littérature 1997, a été lu dans les deux langues : l'Arabe et le Français par Abderrezak Boukebba et Lamis Saidi.