Fragments de la grotte éclatée, un montage poétique autour du roman de Yamina Mechakra, a été présenté, hier, samedi, à la salle annexe Hadj-Omar du Théâtre national algérien (TNA) à l'occasion de la Journée mondiale de la poésie, célébrée le 21 mars de chaque année. Mises en scène par Ali Abdoun, les voix limpides et suaves d'Ahmed Benaïssa, metteur en scène et comédien, et de Z'hira Yahi, chef de cabinet au ministère de la Culture et ancienne journaliste, ont donné vie à des passages choisis du roman de Yamina Mechakra (La grotte éclatée) qui rend hommage à la femme autochtone durant la Guerre d'Algérie, la qualifiant de «génitrice de la terre». «Ce montage poétique nous renvoie à cette belle femme intelligente et paresseuse car toujours dans la mémoire et le souvenir. Adorant rire, Yamina Mechakra est une véritable apparition littéraire qui s'invite à l'instant présent», a tenu à témoigner Z'hira Yahi. Une traduction vers l'arabe de fragments choisis a été déclamée par Lamis Saïdi, animatrice de la rencontre et interprète des lectures données. L'extrait d'un autre spectacle poétique, écrit par Abderrezak Boukebba et interprété par Sofiane Atia, Sali et Djamila Bahr, prévu pour la célébration de la Journée mondiale du théâtre qui aura lieu mercredi au TNA, a été intégré dans le programme du récital Fragments de la grotte éclatée constituant un de ses tableaux. Dans un décor illustrant le thème de cette rencontre, composé de grandes boîtes en carton ouvertes et empilées dans le désordre les unes sur les autres, deux musiciens, Chergui Zakaria au violon et Yazid Bekkari à la guitare, ont agrémenté l'atmosphère par la finesse de leur interprétation. La grotte éclatée, paru en 1979, est la première œuvre de Yamina Mechakra illustrée par Mohamed Issiakhem et préfacée par Kateb Yacine qui dira, parlant de l'auteure : «Dans notre pays, une femme qui écrit vaut son pesant de poudre.» La romancière récidivera en 2000 avec Arris, son second roman en prose.