ABEBA - L'Afrique doit adopter une politique d'industrialisation fondée sur les matières premières dont le continent est richement doté pour développer son économie et lutter contre la pauvreté et le chômage des jeunes, a recommandé un rapport économique sur l'Afrique. "Les pays africains ont la possibilité de transformer leurs économies au moyen d'une stratégie d'industrialisation fondée sur les matières premières, mettant à profit les ressources dont le continent est richement doté, les cours élevés de ces ressources ainsi que la réorganisation du processus mondial de production", souligne le rapport 2013 corédigé par la Commission économique des Nations-Unies pour l'Afrique (CEA) et l'Union africaine. Cette dernière considère une telle politique comme impérative si le continent veut devenir une puissance économique mondiale en mesure de relever les défis du chômage des jeunes, de la pauvreté et de l'inégalité des sexes. "L'industrialisation créera de l'emploi, du revenu et des bénéfices pécuniaires et non pécuniaires", affirme le rapport. La réalisation de cette politique nécessite "une valorisation des matières premières, tant agricoles qu'industrielles, et l'établissement de liens en amont et en aval du secteur des produits de baseö, explique le rapport dont le thème est ôtirer le plus grand profit des produits de base africains : l'industrialisation au service de la croissance, de l'emploi et de la transformation économique. En valorisant localement leurs matières premières, poursuit le rapport, "les pays africains assureront en outre la diversification des capacités technologiques, l'élargissement des compétences disponibles et l'approfondissement des structures industrielles de chaque pays". Selon ce document, bien que l'Afrique détienne environ 12 % des réserves de pétrole, 40 % des réserves d'or et 80 à 90 % des réserves de chrome et de platine du monde, 60 % des terres arables et de vastes ressources en bois, la valorisation de ces ressources "est faible et se limite aux recettes dérisoires de leur exportation". Le rapport cite ainsi le café dont les gros bénéficiaires ne sont pas les pays africains producteurs mais les pays consommateurs d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Asie. Alors que quelques pays du continent ont réalisé des progrès pour ce qui est des liens en amont et en aval des secteurs des matières premières, d'autres ont encore du chemin à parcourir, estime le rapport, selon lequel ''des politiques interventionnistes de l'Etat et des initiatives prises à l'échelle du continent pourraient améliorer la situation". Le rapport recommande également d'améliorer la mise en oeuvre des politiques industrielles en établissant une coordination entre les ministères concernés.