Le chef de la coalition rebelle Séléka, autoproclamé chef d'Etat de la République centrafricaine (RCA), Michel Djotodia, a ordonné samedi la création d'un Conseil supérieur de transition (CST) dont la mission sera de désigner un nouveau président qui aura un mandat de 18 mois. "Il est créé un organe constituant et législatif dénommé Conseil supérieur de transition", indique une ordonnance signée par M. Djotodia. Selon le document, "le CST a pour mission d'élire le président de la République pour un mandat de 18 mois, rédiger un avant-projet de Constitution à soumettre au peuple par voie de référendum, et assumer les prérogatives législatives ordinairement dévolues à un organe législatif". Au total, "le Conseil sera composé de 97 membres, dont 20 qui représenteront les partis politiques avec notamment neuf sièges pour l'ex-opposition démocratique, six pour l'ex-majorité présidentielle et cinq pour d'autres partis", précise-t-on dans le texte. "Dix sièges reviennent à la coalition rebelle Séléka au pouvoir, les autres étant occupés entre autres par des représentants de la société civile, des confessions religieuses, des syndicats ou encore de la magistrature", toujours selon le document. Le chef du Séléka avait approuvé jeudi les propositions du sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) à N'Djamena (capitale tchadienne), portant notamment sur l'élection d'un président de transition pour moins de 18 mois. Mercredi, les dirigeants de la CEEAC ont proposé, à l'issue du sommet extraordinaire, "la mise en place d'un collège pouvant jouer le rôle de l'exécutif et d'une assemblée constituante pour une période transitoire n'excédant pas 18 mois". Après avoir renversé le régime de François Bozizé le 24 mars dernier, le leader de la Séléka avait déclaré une période de transition de trois ans durant laquelle il allait légiférer par ordonnances.