L'Association de défense des droits de l'homme au Maroc (Asdhom) compte alerter l'Union européenne (UE) sur la situation jugée "inquiétante" de prisonniers politiques grévistes de la faim dans le royaume, a-t-elle indiqué lundi. A cet effet, des membres de l'association, basée en France, se rendront mercredi au Parlement européen à Strasbourg sur invitation de la parlementaire Marie-Christine Vergiat (Groupe communiste) pour participer à une conférence-débat, organisée à l'occasion de la Journée internationale du prisonnier politique. Lors de cette conférence, à laquelle prendront également part des ONG internationales, dont Amnesty International et la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), l'Asdhom évoquera la campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc, lancée en novembre 2012 à Paris, et surtout alertera sur le "danger qui guette actuellement les grévistes de la faim à Taza, Fès et Meknès", a indiqué son président, Ayad Ahram, dans un communiqué parvenu à l'APS. "Les informations qui nous parviennent sur l'état de santé des grévistes sont inquiétantes. Tout doit être fait pour éviter un drame", a-t-il prévenu, précisant que l'Asdhom compte saisir les parlementaires européens à l'occasion de cette journée internationale du 17 avril pour qu'ils "interpellent, à leur tour, les autorités marocaines sur le sort de ces prisonniers politiques grévistes de la faim en particulier". M. Ahram a rappelé, à ce sujet, qu'à la prison de Taza, deux militants de l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), sont à leur 42e jour de la grève de la faim entamée le 3 mars et, qu'à la prison Toulal 2 de Meknès, cinq autres militants de la même organisation estudiantine sont à leur 34e jour de la grève de la faim entamée le 11 mars. Selon lui, quatre autres militants étudiants observent une action similaire dans une prison de Fès, depuis le 26 mars. Leurs revendications portent, a-t-il signalé, sur leur libération, du moins l'amélioration de leurs conditions d'incarcération, leur séparation des prisonniers du droit commun et la reconnaissance de leur statut de prisonnier politique. Se basant sur des témoignages de proches, le président de l'Asdhom affirme que l'état de santé de ces prisonniers "commence à se détériorer", appelant les autorités marocaines à "accéder à leurs demandes légitimes avant qu'il ne soit trop tard". Au lancement de sa campagne de parrainage en novembre, l'association avait recensé 172 prisonniers politiques ou victimes de violations de droit. Actuellement, elle en dénombre 203, en sus de sept militants poursuivis en liberté provisoire.