La campagne de parrainage des détenus politiques et syndicaux au Maroc, lancée novembre dernier depuis Paris, "gagne en crédibilité" en ce sens que l'ensemble des groupes de parrainés sont couverts, selon l'Association de défense des droits de l'homme au Maroc (ASDHOM). "La campagne gagne en crédibilité et chaque semaine l'ASDHOM reçoit des demandes de parrains et marraines volontaires pour parrainer des prisonniers politiques au Maroc", a indiqué samedi à l'APS le secrétaire général de l'Association, Ayad Ahram, selon qui des lettres sont envoyées aux filleuls et les autorités marocaines sont "régulièrement" interpellées sur le dossier de la détention politique. Il a cité, dans ce sens, la récente interpellation des autorités marocaines par Caroline Bardot, conseillère régionale de France et conseillère municipale de Nanterre (Hauts-De-Seine), se réjouissant de voire que presque tous les groupes des parrainés sont couverts par cette correspondance de cette élue (Agadir, Ifni, El Hoceima, Casablanca, Fès, Taza, Ouarzazate, Salé 1 et 2). M.Ahram a aussi indiqué que son association s'emploie à mettre "dans la mesure du possible" à la disposition des parrains et marraines des adresses email pour "correspondre directement avec les familles de prisonniers et parer au problème réel de la non distribution du courrier sur leurs filleuls". Fin novembre déjà, la campagne de parrainage des détenus politiques et syndicaux au Maroc battait son plein puisque de plus en plus d'adhésions à l'opération étaient quotidiennement enregistrées, selon l'ASDHOM. La campagne, menée essentiellement par le journaliste-écrivain Gilles Perrault, a été lancée le 17 novembre à Paris, à l'initiative de l'ASDHOM. Selon son président, Abid El Khettabi, il s'agit, à travers cette opération, d'attirer l'attention sur la situation "catastrophique" des détenus politiques et syndicaux "injustement incarcérés au Maroc". Pour le secrétaire général de l'Association, l'objectif de la campagne est de "desserrer l'étau sur les détenus politiques et syndicaux au Maroc, briser le silence et l'isolement dans lesquels veut les enfermer le pouvoir marocain". 175 prisonniers sont, pour l'heure, visés à travers cette opération. Dans un rapport officiel publié en octobre dernier, le Conseil marocain des droits de l'homme concédait que les détenus subissent des "traitements cruels, inhumains ou dégradants" dans la plupart des prisons du royaume.