L'Ecole nationale supérieure d'agronomie (ENSA), l'ex-ENA, mise sur une "nouvelle architecture de formation" qui devrait contribuer simultanément à l'amélioration de l'employabilité des ingénieurs agronomes et à l'adaptation de la recherche aux besoins du secteur économique, a indiqué lundi la Directrice de l'école, Mme Rosa Issolah. "L'ENSA ambitionne de construire une nouvelle architecture de formation structurée en filières. Il s'agit notamment d'améliorer l'employabilité des étudiants dans la filière agronomique nationale et de recentrer la formation sur les problèmes prioritaires du secteur économique", a souligné Mme Issolah à l'ouverture d'un colloque international sur les 50 années de formation et de recherche, et les défis scientifiques à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance. Devant les anciens diplômés de l'école, Mme. Issolah a présenté le projet de réforme de l'ENSA misant sur de "grands défis" parmi lesquels la formation de l'"ingénieur de demain", qui serait capable de contribuer à la souveraineté alimentaire du pays en utilisant moins de ressources. Créée en 1905, l'ex-école d'agriculture de Maison Carrée d'Alger (El Harrach), a formé 6.734 ingénieurs entre 1962 et 2012 dont certains issus d'une quarantaine de nationalités. Cette école veut désormais faire de l'ingénieur "un produit demandé" ayant le maximum d'atouts pour s'imposer sur le terrain, a ajouté le professeur Issolah. Pour ce faire, l'école compte adopter de nouveaux programmes de formation et intégrer, entre autres, les besoins du marché, la veille sur les métiers émergents et les synergies entre l'école et les acteurs économiques dans la construction des compétences. Cet établissement mise aussi sur le partenariat national et international, comme espace de formation, pour introduire des méthodes innovantes dans la formulation de problématiques scientifiques et de développement et dans l'accès à la connaissance. L'école a entamé un programme de rénovation de ses infrastructures et équipements. Parmi les projets en cours, Mme Issolah a cité la mise en place d'une plate-forme expérimentale et de recherche et des pôles de compétence et de compétitivité. Présents à la cérémonie d'ouverture de ce colloque, d'anciens diplômés de l'école ont souligné l'importance de cet établissement dans le développement économique du pays. "Cette école a un rôle central à jouer dans le développement parce qu'elle est source d'un patrimoine de connaissances et de compétences destinés aux activités de recherche et d'enseignement et du développement économique du secteur privé et public", a estimé le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M. Sid Ahmed Ferroukhi, diplômé de l'ENA, ancêtre de l'ENSA. L'Algérie ne comptait que six ingénieurs agronomes à l'indépendance, dont Abdelhamid Soukhal, qui a fait ses études dans cette école de 1961 à 1963. "Le recouvrement de nos terres avait nécessité un soutien technique de l'école, et les responsables politiques avaient compris cet enjeu car ils venaient à l'école pour nous soutenir", a-t-il raconté à l'APS. "Cette école qui a contribué techniquement à la colonisation de l'Algérie et a mis au point toutes les techniques qui ont rendu l'agriculture coloniale puissante en matière de viticulture a été récupérée grâce à nos martyrs", a souligné M. Soukhal qui a été recruté en 1964 comme assistant en zootechnie et en technologie alimentaire. D'éminents chercheurs et experts algériens et étrangers animeront, tout au long de ce colloque des séances plénières pour débattre de plusieurs problématiques liées à la recherche agronomique, la sécurité alimentaire, la recherche agronomique et au monde agricole.