"Lecture de l'espace oasien", titre d'un nouvel ouvrage, a été présenté lundi à Oran par l'auteur, le sociologue Nadir Marouf qui s'est intéressé au destin des oasis occidentales algériennes et à celui de leurs habitants. Disponible dans les librairies, ce livre publié par la Maison d'édition Barzakh actualise les données d'une première étude parue en 1980 sous le titre "L'eau, la terre et les hommes", a indiqué M. Marouf lors d'une séance de présentation animée au Centre d'études maghrébines en Algérie (CEMA), basé à Oran. "Lecture de l'espace oasien" apporte des éléments nouveaux portant notamment sur l'expérience de mise en valeur des terres qui a démarré durant les années 1980, a précisé l'auteur, ajoutant que le lecteur peut également accéder aux données de ses différentes enquêtes sociologiques à partir d'un lien Web mentionné dans le livre. Les foggaras, structures hydrauliques traditionnelles, sont au centre de cette publication qui met en valeur l'écosystème saharien et les mesures engagées par les pouvoirs publics en vue de sa préservation face aux risques induits par l'exploitation massive de la nappe albienne. Des données toponymiques, historiques, géographiques et anthropologiques permettent en outre au lecteur d'accéder à des informations actualisées sur la région considérée, a fait valoir le sociologue qui a aussi abordé les aspects juridiques régissant le mode d'occupation de l'espace oasien. En plus de cet aspect normatif définissant les règles de partage, l'auteur a également évoqué le volet technique adopté depuis des siècles pour l'exploitation des foggaras, à savoir les règles de gravitation naturelles qui sont, a-t-il souligné, "le fruit de la créativité locale". Professeur émérite en anthropologie du droit à l'université de Picardie-Jules Verne (France) et chercheur associé au Centre national d'anthropologie sociale et culturelle (CRASC, basé à Oran), M. Marouf a à son actif une riche bibliographie dédiée notamment à l'identité-communauté, au fait colonial au Maghreb, au travail et aux oasis algériennes. L'auteur, né en 1940 à Tlemcen, se consacra à l'enseignement de l'anthropologie appliquée d'abord à l'université d'Oran puis dans des universités étrangères telle la prestigieuse Harvard (USA). Dans son parcours, il a notamment connu l'anticolonialiste Jacques Berque (1910-1995) dont il fut le disciple pour l'avoir côtoyé trente années durant.