L'Assemblée générale de l'ONU a débattu, vendredi, du règlement des conflits sur le continent africain à un mois de la célébration, à Addis-Abeba, du cinquantenaire de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), créée en 1963 au lendemain de l'indépendance de nombreux pays africains, et remplacée par l'Union africaine en 2002. Lors de ce débat, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, s'est félicité de la coopération croissante entre le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et le Conseil de sécurité de l'ONU. Se félicitant aussi des progrès économiques et sociaux réalisés en Afrique au cours des cinq dernières décennies, il a noté que sur les 10 pays dont le taux de croissance est le plus élevé dans le monde, 7 se trouvent dans le continent africain. Par ailleurs, le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, et plusieurs ministres et autres représentants d'Etats membres de l'ONU ont souligné la nécessité de renforcer la coopération entre l'ONU et les organisations régionales africaines, et en particulier entre le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et le Conseil de sécurité de l'ONU. ''L'Afrique doit rejeter l'aide des pays qui lui tendent la main sous prétexte de l'aider, alors qu'ils agissent en réalité comme détonateurs de l'instabilité politique du continent'', a prévenu le président de la Guinée équatoriale, avant de dénoncer les ''solutions imposées'' de l'extérieur qui ignorent ''l'essence culturelle'' des peuples africains. ''La bonne gouvernance est indispensable à la paix durable, et l'Afrique ne peut pas être une exception à cette règle'', a soutenu le ministre des Affaires étrangères de l'Ethiopie, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Ce dernier a noté que la bonne gouvernance et la promotion des droits de l'homme n'étaient malheureusement pas la priorité de l'OUA à sa création en 1963 et qu'il a fallu attendre 1993 pour voir la création d'un Mécanisme africain de gestion et prévention des conflits. Le Haut-Représentant de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel, Jean-Pierre Buyoya, a précisé qu'avec la création de l'Union africaine en 2002, ce ''Mécanisme avait évolué avec, notamment, l'adoption du Protocole relatif à la création d'un Conseil de paix et de sécurité (CPS) en 2002, et la mise en place d'une architecture africaine de paix et de sécurité (AAPS) en 2004. Cette architecture, a-t-il précisé, s'appuie sur le CPS, le Groupe des Sages constitué de personnalités africaines reconnues pour leur probité, la Force africaine en attente, le Fonds de la paix, et le Système continental d'alerte rapide. Dans le cadre de ce débat thématique, l'Assemblée générale a aussi tenu deux tables rondes intitulées ''Promouvoir la coopération entre l'Union africaine et l'Organisation des Nations Unies autour du lien entre paix, sécurité et développement'' et ''La portée et la complexité des conflits en Afrique (Mali, Somalie, Soudan et République démocratique du Congo) et efforts déployés pour relever ces défis''.