La Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) organise du 29 avril au 3 mai 2013 une réunion sur les statistiques du secteur informel à Yaoundé (Cameroun). Un communiqué de la CEA précise que l'objectif de cette réunion est d'examiner les expériences des pays de la région et d'identifier les méthodes et les procédures qu'ils pourront appliquer dans leurs plans de travail. La réunion organisée conjointement avec la Banque africaine de développement et l'Organisation internationale du travail de l'ONU regroupe 40 experts en comptabilité nationale et en conception d'enquête de 20 pays ainsi que des experts d'organisations internationales et régionales. Il est prévu la finalisation à la fin de la réunion du Rapport de synthèse des méthodologies utilisées pour la compilation des statistiques du secteur informel par les pays africains. La CEA a indiqué que ‘‘le secteur informel joue un rôle très important en Afrique comme l'une des principales sources d'emploi et donc de revenu, ainsi que l'un des gros producteurs de biens et de services et donc l'un des contributeurs au produit intérieur brut (PIB) de l'économie''. Expliquant les objectifs de sa démarche, la CEA souligne que les statistiques du secteur informel sont utiles pour l'analyse des politiques économiques relatives à la réduction de la pauvreté, à la promotion des emplois, à l'analyse de la contribution des femmes à l'économie. Selon l'OIT, au cours de la période 2000-2007, en Afrique, la population active a augmenté de 96 millions de personnes, tandis que le nombre d'emplois créés a augmenté de seulement 63 millions, avec un écart de 36 millions de personnes ne possédant pas d'emplois formels, et qui pourraient devoir survivre à travers divers emplois informels. Le rapport ''Perspectives économiques en Afrique 2012'' a estimé qu'actuellement l'Afrique aurait la plus jeune population âgée de 15 à 24 ans, soit près de 200 millions de personnes et que cette population devrait doubler d'ici à 2045. En général, il sera difficile pour le secteur formel d'absorber tous les nouveaux demandeurs d'emploi dans un avenir proche, et le secteur informel restera toujours un acteur clé du marché du travail. Sur le plan de l'intégration régionale en Afrique, tandis que les statistiques officielles indiquent que le commerce intra-africain représente seulement 12,8 % du commerce extérieur total en 2011, des études ont souligné que le commerce transfrontalier informel pourrait représenter de 15 % à 200% du commerce extérieur total dans certains pays.