La croissance économique s'accélère en Afrique mais l'ampleur du chômage persiste et la majorité de la population vit encore dans la misère, a relevé l'Organisation internationale du travail (OIT). Lors d'une table ronde intitulée "Soutenir la croissance et accélérer le rythme de la création d'emplois en Afrique", cette organisation de l'ONU a relevé qu'en Afrique seuls 28% de la population disposaient d'un emploi stable dans l'économie formelle. "L'Afrique a besoin d'une croissance génératrice d'emplois. Nous sommes tous d'accord sur le diagnostic : accès au financement, infrastructures, nécessaire régulation, lien entre secteurs public et privé et formation qualifiante", a déclaré le Directeur général de l'OIT, Guy Ryder. Pour lui, le domaine le plus important, c'est la nécessaire officialisation des emplois de l'économie informelle et de l'économie rurale , ajoutant que le principal enjeu est de créer des emplois salariés stables à un rythme plus soutenu . Selon les prévisions, l'Afrique devrait créer 54 millions d'emplois stables supplémentaires d'ici à 2020, mais cela est loin d'être suffisant. A ce propos, le Secrétaire général de l'Organisation internationale des employeurs (OIE), Brent Wilton, a affirmé lors de ce forum que si l'on s'appuyait sur l'expérience d'autres pays comme la Thaïlande, la Corée du Sud ou le Brésil, le continent africain a la capacité de créer 72 millions d'emplois en l'espace d'une décennie. Au rythme actuel, on n'y parviendra pas : d'ici à 2020, l'économie africaine devrait enregistrer l'ajout de 220 millions de personnes en âge de travailler, se traduisant à l'échelle du continent par une force de travail globale de plus de 500 millions de personnes, a-t-il précisé. Les participants ont reconnu que l'Afrique possédait un avantage démographique potentiel mais qu'elle devait créer des emplois plus rapidement pour absorber une main-d'œuvre de plus en plus nombreuse. De même, ont-ils insisté, les stratégies d'emploi devraient se concentrer sur les secteurs ayant le plus gros potentiel de création d'emplois. Le secteur de l'habitat, la production manufacturée, l'agriculture et le commerce pourraient se tailler la part du lion dans la croissance du secteur privé. Par ailleurs, ils ont confirmé que la main-d'œuvre du continent était plus instruite que l'on ne croit généralement, mais que ''les autorités des pays africains ainsi que les chefs d'entreprise devraient donner l'occasion aux individus d'acquérir l'expérience professionnelle et les compétences dont les entreprises ont besoin''. Il a été aussi constaté que la main-d'œuvre en Afrique est à 65% composée de femmes et de jeunes.